“J’ai très peur des crevettes !” C’est ce que vous pourriez dire si vous confondez le mot “ebi” (海老 -crevette) et “hebi” (蛇- serpent). Heureusement, ces deux mots très similaires à l’oral peuvent se distinguer par leur légère différence de prononciation.
La mauvaise nouvelle, c’est que, si vous avez déjà de la difficulté à les distinguer, vous n’êtes pas du tout prêt pour cet article !
Aujourd’hui, je voulais revenir sur les homonymes du japonais, car, comme en français, ils sont nombreux. Attachez votre ceinture, bienvenue dans cette exploration d’une langue aussi riche que passionnante !
Ceux qui cherchent la réponse au quiz de Tegami chan, notre messagère adorable, peuvent se rendre directement en fin d’article. 💌😉
19 homophones en japonais à connaitre
Commençons par les homophones, c’est à dire, par les mots qui se prononcent de la même façon, mais qui s’écrivent différemment et ont des sens différents.
Exemple en français : « ver », « vers », « vert », « verre » (mêmes prononciation, orthographe et sens différents).
はし (hashi) :
橋 – le pont
箸 – les baguettes (pour manger)
かみ (kami) :
紙 – le papier
神 – le dieu, la divinité
髪 – les cheveux
しる(shiru) :
知る – savoir/connaitre
汁 – soupe / bouillon
こうこう (kôkô):
高校 – le lycée
航行 – la navigation
あめ (ame) :
雨 – pluie
飴 – bonbon
きく (kiku) :
聞く – écouter/entendre
効く – être efficace
菊 – chrysanthème
あつい (atsui) :
暑い – chaud (température)
厚い – épais / dense
こうえん (kôen) :
公園 – parc/jardin public
講演 – discours/lecture
Il en existe évidemment plein d’autres, mais j’ai choisi de vous donner ici ceux que vous risquez de rencontrer rapidement dans votre apprentissage du japonais.

Et les homographes japonais alors ?
Les homographes, ce sont les mots qui s’écrivent de la même manière, mais qui n’ont pas la même prononciation ni le même sens.
Exemple en français : « fils » (le garçon de ses parents) et « fils » (bouts de ficelle).
Voici une liste de 24 homographes japonais qui pourraient vous intéresser :
生
せい (sei) – vie
なま (nama) – cru
いき (iki) – vivant
うまれ (umare) – naissance
金
きん – l’or
かね – argent (monnaie)
上手
じょうず (jôzu) – habile/doué
うわて (uwate) – supérieur
かみて (kamite) – côté droit de la scène au théâtre
行った
いった (itta) – est allé
おこなった (okonatta) – a effectué
開く
あく (aku) – s’ouvrir spontanément
ひらく(hiraku) – ouvrir volontairement
一日
いちにち (ichinichi) – un jour
ついたち (tsuitachi) – le premier jour du mois
市場
いちば (ichiba) – marché (lieu)
しじょう (shijô) – marché (financier, bourse, etc.)
生花
いけばな (ikebana) – art floral
せいか (seika) – fleurs fraîches
大事
だいじ (daiji) – important
おおごと (ôgoto) – affaire grave
空
そら(sora) – ciel
から (kara) – vide / qui ne contient rien (objets)
くう (kû) – espace vide/ vacuité (bouddhisme)

Pourquoi y a-t-il autant d’homonymes en japonais ?
La première raison est historique et linguistique : la langue japonaise s’est construite sur une superposition de couches de lecture. Chaque kanji peut en effet avoir :
- une lecture sino-japonaise (音読み, onyomi), héritée du chinois classique
- une lecture japonaise (訓読み, kunyomi), propre au lexique natif japonais.
Cela signifie que, pour un seul caractère, il peut exister deux, trois, voire davantage de lectures. À cela s’ajoutent les lectures spéciales (熟字訓), les lectures historiques, ou encore les lectures poétiques ou littéraires.
Je vous explique d’ailleurs tout sur les systèmes d’écriture japonaise dans cet article.
Autre facteur : le japonais utilise relativement peu de syllabes comparées à d’autres langues. Cela augmente mécaniquement le nombre de mots ayant des sons identiques ou proches, augmentant la densité des homophones et des homographes.

Pour les apprenants : faut-il s’inquiéter ?
Oui… et non.
Oui, car ces homonymes peuvent provoquer des incompréhensions, des contresens, voire des fautes embarrassantes à l’écrit ou à l’oral. Il est donc essentiel d’en être conscient.
Mais non, car les Japonais eux-mêmes vivent avec ces ambiguïtés depuis toujours. Le contexte est le plus important en japonais ! Et avec un peu de pratique, on apprend à naviguer dans cette complexité, rassurez-vous.
Les homonymes en japonais ne sont pas qu’une bizarrerie grammaticale, ils ne sont pas là pour vous pourrir la vie. Ils sont simplement une conséquence directe de l’histoire de la langue, de son contact avec le chinois, de sa structure syllabique, de son système d’écriture multiple.
Ce qui pourrait passer pour une faiblesse ou une difficulté de la langue japonaise est aussi l’une de ses richesses. Elle permet :
- des jeux de mots subtils (comme dans les haïkus ou les slogans publicitaires),
- des niveaux de langage nuancés,
- et une souplesse littéraire rare.
Cela fait du japonais une langue exigeante, certes, mais aussi un terrain d’exploration infini pour les amoureux des mots.
Dans tous les cas, encore une fois, le contexte reste roi ! Voilà pourquoi, apprendre le japonais seul dans son coin ne vous permettra pas de maitriser totalement la langue. Je vous encourage à vous intéresser à nos formations qui allient souplesse d’emploi du temps et autonomie à des ateliers en direct et une grosse communauté pour pratiquer, pratiquer, pratiquer ! 🔥
Réponse au quiz de Tegami chan :
1. 生ビールをください。La réponse est « nama » ✅
2. 先生は日本語のクラスをおしえます。 La réponse est « sei » ✅
3. ふじ山にのぼりました。 La réponse est « san » ✅
4. 火山はとてもあついです。La réponse est « zan » ✅
Vous aviez tout trouvé ? Bravo ! 🫰
Vous avez apprécié ce petit test et aimeriez qu’on vous en propose d’autres dans la Newsletter ? Faites le moi savoir en commentaire de l’article !





3 commentaires
Nathalie DELBERGHE
Merci pour cet article très intéressant.
J’aime beaucoup les quizz et serais très contente d’en avoir plus souvent. Cela permet d’apprendre ou réviser en s’amusant.
Bonne journée
Nathalie
Mina
Merci てがみ pour ce petit quizz,
C’est toujours sympa d’apprendre de façon ludique et la newsletter est toujours instuctive !
( Je l’attends d’ailleurs à chaque fois avec impatience 😉 )
Marianne
Le quizz est une supere bonne idee ^^