Quand on apprend une nouvelle langue comme le japonais, on se sent souvent démunis. Les chemins que l’on peut emprunter sont infinis, et ils ne sont pas tous aussi efficaces les uns que les autres.
La question que l’on se pose tous c’est : comment procéder pour ne pas perdre de temps et aller directement à l’essentiel ?
C’est ce que je vous propose de découvrir dans cet article. J’y évoquerai 3 manières de « hacker » votre cerveau lorsque l’on apprend une nouvelle langue, en m’appuyant sur mon expérience du japonais.
Cet article s’inscrit dans le cadre du carnaval d’articles organisé par la blogueuse Johanna de e-learneuse. Son blog est une vraie mine d’or pour toute personne désireuse d’améliorer ses capacités à apprendre, et ce dans n’importe quel domaine. Je vous conseille particulièrement son article sur les flash cards car ce système fonctionne extrêmement bien avec le japonais ?
Dans un autre article, je vous explique quelle est la meilleure méthode pour apprendre les kanji (et s’en souvenir !). J’y évoque d’autres techniques complémentaires à celles dont je vais vous parler ici.
Les moyens mnémotechniques
Voilà un bien joli mot pour un concept que
vous connaissez forcément ?
La mnémotechnie, c’est l’art de mémoriser des informations grâce à des
associations d’idées.
Notre cerveau aime créer des connexions entre différents éléments ; c’est ainsi que nous mémorisons le mieux sur le long terme. Il est en effet très difficile de retenir des informations coupées de tout contexte, sans aucun lien avec quoi que ce soit.
C’est pourquoi la mnémotechnie est l’une des meilleures manières d’apprendre : elle nous permet d’établir un lien entre le sujet étudié et nos références personnelles.
Il sera par exemple plus facile de retenir le prénom de quelqu’un que vous venez de rencontrer si cette personne se nomme comme votre mère, plutôt qu’un nom que vous entendez pour la première fois. Il est plus simple d’établir un lien -conscient ou non- avec sa maman plutôt qu’avec l’inconnu.
Lorsque l’on apprend une langue comme le japonais, on peut user de la mnémotechnie de deux manières différentes : visuellement pour retenir les caractères (kana & kanji), et auditivement pour mémoriser des mots de vocabulaire.
1er hack : la mnémotechnie visuelle
De nombreux sites internet et applications se basent sur cette méthode pour nous faire mémoriser les hiragana, katakana et les kanji. Je pense notamment à l’application Kanji Burger qui les aborde de façon très ludique ?
Voici un exemple tiré de Katakanapp où le katakana エ (é) est associé à une é-tagère.
Visuellement, on comprend aisément le rapport entre la forme du katakana エ et une étagère à livres. En connaissant l’histoire, on peut ainsi facilement se remémorer l’étagère lorsque l’on croise エ dans une phrase.
Pour retenir les kanji, je vous conseille également d’abuser des moyens mnémotechniques. J’y ai d’ailleurs consacré tout un article afin de vous faire apprendre sans aucun effort vos 50 premiers kanji ? Et d’après vos retours, je sais que ça fonctionne !
Comme vous le remarquerez sans doute dans votre apprentissage du japonais, de nombreux idéogrammes ne sont rien de plus que des pictogrammes représentant des éléments de la nature.
Par exemple, même les plus grands néophytes peuvent facilement comprendre la logique de ces trois kanji :
木 = Arbre 林 = Bosquet 森 = Forêt
Les kanji plus complexes ne sont en réalité qu’une combinaison de différents petits kanji, comme par exemple ici :
耳 = Oreille 門 = Porte 聞 = Ecouter
L’oreille se place entre les portes pour écouter. Logique non ? ?
Ce genre d’associations visuelles fonctionne particulièrement bien avec la langue japonaise puisque les idéogrammes ne sont que la représentation graphique de concepts, d’où le nom « idéogramme ».
Si vous souhaitez aller plus loin, je vous recommande la série de livres Kanji starters qui aborde l’apprentissage des kanji sous un angle purement visuel. Ils sont disponibles uniquement en anglais mais facilement abordables pour les francophones.
2ème hack : la mnémotechnie auditive
De la même manière que pour le visuel, l’idée ici est d’associer deux idées ensemble grâce à une consonnance similaire entre le japonais et le français. Bien évidemment, cette technique peut s’appliquer à n’importe quelle autre langue étrangère que l’on apprend.
Je vous donne deux exemples pour bien comprendre de quoi il s’agit :
Le mot « lunettes » en japonais se dit めがね (megane). Prononcé à voix haute, cela sonne comme « méga nez ». On peut donc imaginer « un méga nez sur lequel repose une paire de lunettes » ?
De même, le mot « musée d’art » se dit びじゅつかん (bijutsukan). On retrouve la même prononciation que pour « bijoux » en français. Ainsi, mes élèves retiennent plus facilement que « le musée abrite les bijoux de l’art », plutôt que d’apprendre le mot par cœur sans faire de lien avec quoi que ce soit.
L’avantage des moyens mnémotechniques, c’est que les possibilités sont infinies ! Une histoire qui va bien fonctionner pour moi ne marchera peut-être pas avec vous, et inversement. Nous avons tous des références différentes, et il ne faut pas se priver de les utiliser afin de retenir sur le long terme des kanji, du vocabulaire, ou tout autre type d’information que vous désirez mémoriser.
Je pense par exemple au héros de Fairy Tail qui se prénomme Natsu, ce qui veut dire « été » en japonais. Les fans de la série retiendront facilement cette info, tandis que pour d’autres cela évoquera plutôt le chien de Squeezie… chacun ses références ! ✨
3ème hack : la mise en contexte
Enfin, la troisième manière de « hacker » votre cerveau lorsque vous apprenez une langue étrangère, c’est de contextualiser votre apprentissage.
En effet, comme nous l’avons dit plus haut, il est très difficile de retenir des informations isolées, sans rapport avec quoi que ce soit.
Qui n’a jamais galéré à apprendre une liste de vocabulaire ? Alors que si l’on place les mêmes mots de cette liste dans une histoire, un texte ou une chanson, il sera sans doute beaucoup plus facile de les retenir.
Ainsi, je ne peux que vous recommander à 200% de vous immerger le plus possible au quotidien dans la langue que vous désirez apprendre. A notre époque, il est très simple de pouvoir écouter des chansons ou regarder des vidéos dans n’importe quelle langue grâce à la magie d’internet.
Trouvez-vous quelques artistes que vous aimez et écoutez leur musique en allant au travail le matin ! Je vous propose d’ailleurs de progresser en japonais avec des chansons que j’adore en cliquant ici ?
A force d’entendre les mêmes mots revenir dans vos morceaux préférés, vous allez finir par les mémoriser, ou en tout cas vous familiariser suffisamment avec pour que le jour où vous voulez réellement les apprendre, ce ne sera plus un problème. Vous saurez que vous avez rencontré tel mot dans telle chanson, et cela ne vous demandera aucun effort de mémorisation.
De même pour les vidéos, séries ou animes : à force d’entendre les mêmes personnages utiliser le même champ lexical, on finit par s’habituer aux mots qu’ils emploient, voire à les retenir sans s’en rendre compte.
Le contexte sert également à comprendre comment bien utiliser ces mots en question, et peut nous permettre de retenir comment utiliser une structure grammaticale, même si on ne l’a jamais officiellement apprise !
Par exemple en japonais, je savais déjà utiliser la forme en -ている avant même de savoir ce que c’était et à quoi ça servait. Idem pour les différentes particules. Merci les chansons ! 😉
En résumé :
- Usez de votre imagination pour développer des moyens mnémotechniques (visuels pour les kana/kanji japonais, auditifs pour le vocabulaire)
- Imprégnez-vous le plus possible de la langue que vous apprenez afin de vous familiariser avec au maximum. Vous verrez que vous retiendrez beaucoup d’informations sans même vous en rendre compte !
Et surtout, si vous avez d’autres moyens mnémotechniques pour apprendre le japonais, j’aimerais beaucoup que vous me les partagiez dans les commentaires !
Ils pourraient être utiles à d’autres personnes qui l’étudient également (^^)
Bon courage à vous dans votre apprentissage du japonais !
3 commentaires
Maya
Bonjour Sophie,
Merci pour partager tes mnémotechniques!
Melissa
Bonjour,
Si jamais, le créateur de Hiraganapp et Katakanapp, Benoît Theveny (IciJapon), a créé une nouvelle application ‘Kanji Burger’. C’est le même principe mais avec les kanji. D’ailleurs Hiraganapp et Katakanapp n’existent plus car vous pouvez retrouver les Hiragana en Katakana dans l’application Kanji Burger.
https://www.kanjiburger.com/
Bonne continuation !
Aïnhoa
Ce sont les meilleurs moyens mnémotechniques du monde! Le méga nez je m’en souviendrai tout les jours mais pour le chien de Squeezie je savais déjà…