Interview Japan Trotteuses

Interview – Japan Trotteuses

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Sophie : Salut les filles ! Vous êtes les Japan Trotteuses, deux anciennes élèves de mes cours particuliers de japonais. Déjà, merci de m’accorder un petit peu de votre temps, parce que là vous sortez tous juste des cours après une journée à l’école à Osaka !

Naomi : Oui c’est ça 😉.

Sophie : Pour ma communauté qui ne vous connait pas, est-ce que vous pourriez vous présenter ?

Charlotte : Nous sommes deux amies qui sommes liées par la passion du Japon.

N : Oui c’est ça, depuis plusieurs années déjà.

C : On a respectivement 27 et 28 ans. Et on s’est dit : avant nos 30 ans, pourquoi pas tenter un peu l’aventure au Japon.

N : Y faire des études.

C : Changer de vie. Vivre là-bas, voir un peu ce qui s’y passe, comment sont les gens…

N : Et puis on était déjà venues il y a trois ans en vacances en tant que touristes. Donc on voulait vraiment voir comment s’y passait la vie quotidienne.

S : Oui, parce que votre situation à l’heure actuelle est que vous êtes en étude de japonais au Japon.

N : Voilà c’est ça.

S : Pendant 6 mois, et après vous avez prévu de bouger un petit peu, plutôt en touriste.

C : Oui c’est ça, faire un road trip dans le Japon du Nord au Sud. Puis après aller voir un peu l’Asie en général.

S : Un beau projet, c’est cool ! Et justement, quelles étaient vos situations avant de partir ? Qu’est-ce que vous faisiez dans la vie ? Est-ce que vous aviez déjà étudié le japonais ? Enfin, moi je le sais mais 😉… Est-ce que vous pourriez raconter un peu tout ça ?

C : Alors effectivement, dans la vie je suis contrôleur SNCF. Donc ça n’a rien à voir avec le japonais et tout ça tout ça… Mais, voilà donc… En étant contrôleur, c’est un métier qui n’est pas toujours facile. Donc avoir une petite bulle d’air à coté, s’occuper, avoir un loisir qui prend de la place est toujours bienvenu. Donc je me suis dit suite à mon voyage au Japon : « j’ai tellement aimé le Japon, pourquoi ne pas apprendre la langue ? ». Et c’est comme ça que j’ai réussi à, enfin je ne sais pas comment j’ai fait pour te contacter toi. Et puis c’est tombé sur toi, on t’a choisies toi. Tu as été l’élue 😀

S : Si je me rappelle bien, tu m’avais dit que tu m’avais choisie parce que, déjà on est de la même région. On est toutes les 3 de Franche-Comté. Et puis, parce que ma photo était sympathique je crois XD

C : Exactement !

N : Ça joue beaucoup le marketing 😉

C : Oui parce que je me suis dit, tiens, il y a pleins de profils de profs par Skype finalement. Il y avait pleins de profils différents et puis je me suis dit : « Eh bien elle, elle a l’air vraiment super sympa, dynamique et tout. Aller, je me lance. Ouah, et en plus elle habite à côté de chez moi, c’est génial ! » Donc voilà, c’est comme ça…

S : Et toi Naomi, du coup c’était quoi ton profil ? Avant de partir, qu’est ce que tu faisais en France ?

N : Moi je suis chocolatière-pâtissière. Ça fait un peu le cliché de la fille qui va là-bas pour faire des gâteaux. Mais bon, fait quand même se l’avouer, c’est un peu ça l’origine, la base du projet.

S : C’est vrai que ça te permet d’avoir des belles possibilités de travail au Japon.

N : Oui, pour maintenant y être, il y a des opportunités quand même. Mais… Moi, ça fait déjà X années                que j’aimais bien le Japon. Par rapport à, un peu comme tout le monde, les animés et les mangas. Et plus le temps a passé, j’ai un peu muri aussi, et j’ai voulu en connaitre plus le Japon dans sa globalité : sa culture, sa religion, un peu de tout en fait.

S : Aller plus loin.

N : Oui voilà. Avoir une approche plus globale du Japon. Ce qui m’a aussi donné envie d’apprendre la langue. Parce que pour moi, si on apprend la langue on peut vraiment connaitre la culture japonaise. C’est mieux, c’est un gros plus.

S : Ça permet de mieux comprendre comment les Japonais pensent, comment ils s’expriment.

C : On apprend beaucoup plus qu’une simple grammaire ou du vocabulaire, on apprend vraiment beaucoup plus que ça.

N : Et puis maintenant le fait d’y habiter aussi, on voit la différence par rapport à quand on est venues il y a trois ans.

C : En touristes.

N : Il y a beaucoup de chose qu’on voit différemment et qu’on apprécie.

S : Du fait d’avoir étudier le japonais entre temps ? C’est ça que vous voulez dire ?

N : Oui le fait d’avoir étudié. Par exemple c’est tout bête, mais… quelqu’un qui vous dit bonjour, autre que le « konnichiwa », d’avoir une certaine approche, de pouvoir dialoguer avec les locaux. Et puis même le fait de prendre le train, tout simplement pouvoir lire une affiche de publicité, c’est toujours gratifiant.

C : Oui ça fait toujours plaisir.

S : Ça permet de mieux comprendre ton environnement en fait.

C : Exactement.

N : La base oui.

C & N : On se sent moins dans le flou c’est sûr !

S : Parce que du coup donc là à l’heure actuelle, vous êtes à Osaka, pour étudier le japonais. Et j’imagine que le rythme est quand même assez soutenu. Pour l’avoir fait moi-même à Kyoto l’année dernière, je sais que c’est compliqué. Donc comment ça se passe en ce moment vos cours ? Vous en êtes où ?

C : Alors là on a commencé au mois d’avril. Nous sommes au moins de juillet. Et pour ainsi dire on a déjà le niveau N5.

S : Oui le niveau JLPT 5.

C : JLPT 5 voilà. Et donc là on a déjà bien entamé le N4 qui normalement devrait se finir au mois de septembre, début septembre. Donc, le rythme est assez soutenu, à raison de 4h de cours par jour. Il y a quasiment autant de temps de devoirs par jour.

S : Oui c’est ça, il y a beaucoup de travail personnel en dehors. Donc l’école s’appelle ECC, c’est OSAKA ECC. Et vous l’avez choisie entre autres parce qu’elle est assez intensive. Et comme vous ne restez « que » 6 mois – c’est la même chose que j’ai fait avec mon mari, on voulait quelque chose d’intensif pour progresser beaucoup en peu de temps – du coup le rythme derrière il faut aussi le suivre !

N : Faut assumer !

C : Après eux ils disent : vous faites 6 mois, vous ressortez et vous parlez japonais.

N : Après voilà, c’est un choix. Si vous venez au Japon pour juste étudier beaucoup et sortir après le weekend – parce que nous après on ne se prive pas, les personnes qui nous suivent sur les autres réseaux sociaux le voient, on sort beaucoup, on s’amuse – mais il faut avoir de l’auto-discipline. C’est une école où il faut avoir de l’auto-discipline. Si vous y allez et ne fournissez pas de travail personnel, vous ne pourrez pas suivre.

C : Nan, c’est pas possible…

N : Et eux derrière, l’école…

C : Ils ne nous loupent pas !

N : Ils sont très pédagogues mais il faut de l’auto-discipline.

S : Oui et puis de toute façon j’ai envie de dire ça à n’importe qui qui va faire des études au Japon, si on n’a pas l’intention de travailler : « n’y allez pas, gardez votre argent et allez-y juste en touriste ».

N : Totalement, totalement ! C’est sûr que des fois ça peut être frustrant mais…

C : Oui mais en fait, en même temps la langue japonaise est une langue assez compliquée. Elle est hyper intéressante mais très compliquée.

N : D’un point de vue occidental. Faut toujours se mettre d’un point de vue occidental aussi.

C : Parce que, l’ordre de mots dans les phrases c’est l’inverse de nous donc est toujours en train de penser à l’envers. Ce qui fait que, pour nous occidentales, ça nous demande énormément de travail. Mais quelque part c’est gratifiant, comme on le disait tout à l’heure. Tout à l’heure il me fallait un médicament pour la toux – on est un peu malades, en ce moment le temps est un peu chaud-froid-chaud-froid – bref, j’étais contente d’aller voir le monsieur de la pharmacie et de lui expliquer : « je tousse, voilà ce qu’il me faudrait, est-ce que vous avez… ». Ça fait du bien, on comprend pourquoi on travaille en fait.

S : Donc le fait de ne pas parler japonais, ça n’empêche pas de passer des bonnes vacances quand on est touriste. Mais du moment qu’on veut peut-être s’installer, travailler là-bas, à votre avis, est-ce que c’est possible sans parler japonais ?

C : Il faut un minimum syndical.

N : Moi je dirais : « nan il ne faut pas un minimum syndical ». Justement, je préfère être directe là-dessus. On a fait des portes-ouvertes pour des écoles de pâtisserie et pour pouvoir s’inscrire, juste s’inscrire…

C : Au cours de l’école….

N : Il faut minimum le N2. Et il y a plusieurs écoles… Je sais que ECC ont des Senmongakkō, des écoles spécialisées par exemples dans la coiffure, l’esthétique…

C : L’informatique…

N : Et il faut savoir que pour rentrer dans ces écoles là c’est niveau N2.

C : JLPT 2 minimum.

N : C’est N2 voire même parfois N1 si ce sont des études encore plus poussées. Si c’est l’université ou des études de journalisme.

S : Oui c’est ça, des études dans des domaines pour lesquels on a besoin d’avoir un japonais littéraire on va dire. Littéraire et poussé.

N : On peut trouver un travail, mais j’ai envie de dire que si vous venez au Japon, c’est quand même pour avoir une certaine qualité de vie. La vie est très chère ici. Si c’est pour faire la plonge parce que vous ne pouvez pas vous exprimer correctement ou faire des baito (petits boulots), vous n’allez pas vous en sortir. La vie est vraiment très chère ici. Que ce soient les fruits, les factures, les transports en commun. Il vous faut un bagage.

C : Si c’est pour venir faire la plonge ou le ménage, malheureusement c’est fatiguant et ce n’est pas intéressant. On est au Japon parce qu’on aimerait faire autre chose. En étant étranger on peut apporter des qualités en terme de tourisme et tout ça.

N : Nan il faut le parler. Et même au point de vue de l’intégration. Si vous voulez trouver un copain, une copine, vous faire des amis, si vous ne parlez pas la langue, c’est comme en France quelqu’un qui vient vers vous et qui ne parle pas français…

C : C’est un gros obstacle oui.

S : En fait ça dépend vraiment de ce qu’on recherche comme expérience. Si on a juste envie de faire un an pour dire j’habite au Japon mais je fais la plonge ça ne me dérange pas, ce n’est pas grave. Mais du moment qu’on veut s’installer à moyen ou long terme, le japonais est indispensable.

N : C’est obligatoire même.

S : OK. Là comme on est en juillet, vous êtes grosso-modo à la moitié de votre séjour linguistique des 6 mois. Vous avez déjà fait 3 mois.

C : Sniff…

S : Est-ce que vous sentez déjà une différence dans votre japonais par rapport à quand vous êtes arrivées ? Est-ce que vous progressez autant que vous l’auriez espéré ?

N : C’est assez compliqué de se juger soi-même…

C : Quand même, si ! Encore l’autre coup on est allées se promener. On a pris plusieurs lignes de métro et c’était quand même un peu long. Alors je commence à regarder les publicités qui étaient accrochées un peu partout. Des messages « attention aux portes » ou autre. Et je me suis dit : « ah bien ça y est, ce kanji-là je peux le lire. Celui-là je ne peux pas mais comme je sais lire les 4 autres finalement j’ai compris la phrase. » Du coup ça n’a l’air de rien dit comme ça, mais franchement ça m’a fait un sacré effet.

S : Oui, tu sens que tu as progressé là, dans ce genre de cas de figure.

C : Même au niveau grammatical, quand on écrit, mes idées arrivent beaucoup plus vite. Il n’y a pas photo, c’est beaucoup plus clair dans ma tête. Par contre ce qui me dérange encore beaucoup c’est la communication.

S : Tu veux dire l’oral ?

C : Oui, comme je le disais tout à l’heure, comme c’est une langue qui est toute inversée… Quand on écrit, on a le temps de réfléchir à la phrase, mais quand on a quelqu’un en face de soi qui commence à parler à la vitesse d’un Japonais…. « Pardon ? ». Généralement il y a beaucoup de gens sympas qui répètent avec des mots plus simples mais c’est quand même un peu frustrant pour nous. Après 4h de cours par jour, 4h de devoirs, on n’arrive pas encore à comprendre tout à fait les gens. Mais je pense que petit à petit on va y arriver.

N : Moi c’est plus sur l’écriture. Comme tu le sais Sophie quand on étudiait avec toi, je n’écrivais pas. Je faisais bien mon japonais mais je n’écrivais pas. Par fainéantise. Mais quand je suis arrivée là-bas, je me suis dit : avant en France j’utilisais beaucoup d’applications pour m’aider à écrire, même des fois pour les kana. Mais à l’école ce n’est pas possible, tu n’as pas le droit au portable. Donc ça a été tout de suite dur pour moi. Pour le coup j’en ai fait des lignes d’écriture ! Et pourtant j’arrivais très bien à lire.

C : Apprenez vos kana !!!

S : C’est la base ! Je vous le dis tout le temps !

N : Direct dans le dur ! Le premier jour, on a dû faire limite directement une rédaction. Maintenant j’écris…

C : Tu écris vite maintenant.

N : Au début j’étais la dernière de ma classe en écriture. Maintenant je fais partie de ceux qui écrivent le plus vite. Vraiment, en hiragana, katakana… Vraiment ça va très très vite.

S : C’est vraiment une grosse amélioration !

N : Alors qu’au début on m’attendait tout le temps. Maintenant j’écris vite, je ne réfléchis même plus ! Limite maintenant je préfère des fois écrire en kana plutôt qu’en français. Par ce que ça met plus longtemps.

C : On doit réfléchir plus en français 😉

S : C’est bon signe alors 😉

N : C’est bon signe, c’est que ça rentre.

C : On devient bilingues 😉

S : Si on revient quelques mois en arrière, quand vous avez pris la décision de partir étudier au Japon. Qu’est-ce qui vous a poussées à faire ça ? Quelles ont été vos motivations principales ?

N : Ça été le besoin de faire une coupure.

C : Dans un premier temps on avait besoin d’aller respirer ailleurs, d’une bulle d’air. On avait besoin de vivre autrement.

N : Après on s’était posé pas mal de questions. Vraiment à l’origine, ce que je voulais faire, c’était un tour du monde personnellement. Et j’ai beaucoup réfléchit, parce qu’à part mes études et l’apprentissage du japonais je voulais monter une pâtisserie ou travailler avec le Japon dans l’alimentaire ou autre. Donc on s’est dit après : pourquoi pas…

C : Pourquoi pas utiliser le temps qu’on pourrait avoir…

N : Pour apprendre le japonais.

C : Joindre l’utile à l’agréable. Aller faire un petit tour. Bon finalement le tour du monde se limitera à un tour de l’Asie.

S : C’est déjà pas mal !

N : C’est déjà super, on a une chance exceptionnelle.

C : C’est un contient que je ne connais pas du tout en fait. Et franchement…

N : Voilà, on s’est posé les bonnes questions. Et surtout, je le répète si tu as des personnes qui ont pour projet de venir s’installer ici ou venir ici monter quelque chose : venir ici en tant que touriste c’est super. Vraiment, venez ! Venir ici avant de décider d’y créer quelque chose, il faut impérativement le faire.

C : Pour se rendre compte de la vie ici, des difficultés administratives… Parce que ça c’est pareil, le gros point noir qu’il y a eu, avec notre petit niveau JLPT 5, remplir des papiers d’immigration c’était un peu compliqué…

N : On se plaint de l’administration française, mais à côté du Japon, c’est du lait à la fraise.

S : Oui j’ai connu ça aussi à Kyoto, c’était pas mal !

C : Donc c’est très compliqué. Les services ne sont pas du tout adaptés aux étrangers, etc…

N : C’est un service assez obsolète, ils fonctionnent par fax. C’est le Japon ça, ils ont des robots et tout… Mais en cours c’est un radiocassette…

C : Donc on se dit, à terme, rien que le fait d’être confrontées à cette difficulté là…

N : De toute façon, pour nous la première difficulté pour monter quelque chose, c’est notre niveau de langue. Si on n’a pas le niveau N2 ou même N1 ce n’est pas possible.

C : Ce n’est même pas la peine de tenter quoi que ce soit. Parce que rien que pour les papiers administratifs c’est incompréhensible.

N : Et surtout quand il y a de l’argent en jeu… On a pleins de rêves, il y a la fougue ! Mais on parle de plusieurs dizaines de milliers d’euros, 100 000, 200 000, 300 000…

S : Pour ouvrir un commerce au Japon oui. Donc vos motivations principales c’étaient : 1) faire un break dans vos vies, prendre du temps pour vous. Et 2) améliorer votre japonais dans un but de travail avec le Japon plus tard.

N & C : Oui.

S : Et puis, justement est-ce que vous avez rencontré des difficultés pour mettre en place ce projet-là ? Donc de partir en études au Japon. Est-ce qu’il y a des choses qui étaient difficiles ? Est-ce qu’il y a des conseils que vous aimeriez donner à quelqu’un qui souhaiterait faire la même chose ?

C : Déjà ce qui nous a complètement sauvé la vie. C’est quand même https://cours-de-japonais.com/

N : Placement de produit 😀 !

S : Auto-placement de produit sur mon blog XD

C : Je ne dis pas ça parce que c’est toi. Je dis ça parce que vraiment, mais vraiment, ça nous a aidé.

N : Oui il faut savoir une chose…

C : C’est qu’au début on était passées par…

N : Je ne sais pas si on peut le dire ?

C : Si, parce que ton organisme en fait il n’en est qu’à ses débuts. Quand on avait le projet en tête, on a consulté du coup un autre organisme.

N : Parce qu’on n’était même pas au courant que tu avais lancé quelque chose.

S : On peut tout à fait en parler. Moi aussi je suis partie au Japon avec Go go Nihon. C’est pour ça on peut avoir un vrai retour, on sait comment ils bossent.

C : Voilà, et du coup on les avait contactés dans un premier temps. Puis on commençait un peu à hésiter sur les écoles qu’ils nous proposaient. Parce que, encore une fois, on voulait de l’intensif, et la seule école qu’ils nous proposaient dans la région d’Osaka c’était une école plutôt cool. Du coup on a hésité très longtemps. Et un jour tu nous as dit ça y est…

N : Justement, on allait payer pour cette école et notre RIB ne passait pas. Et on avait rendez-vous à la banque le lundi après le weekend où on se voyait.

C : On se voyait la soirée du dimanche.

N : Et là tu nous dis je viens d’ouvrir ce service. Et je me suis dit : c’est le destin !

C : Du coup on s’est dit, Sophie prend ! Et comme tu nous présenté les écoles partenaires avec qui tu as des partenariats. Tout de suite on s’est dit : voilà c’est le genre d’école, comme celle que tu as eu, que nous on cherche.

N : C’est aussi du fait que ce que nous on cherchait en plus, par exemple, le type de logement. On voulait un grand appartement, quelque chose d’assez fonctionnel et on avait du mal à trouver…

C : Et en fait c’est vous qui nous l’avez trouvé. Donc en gros vous nous avez fait, je le dis parce que c’est gratuit. Vous nous avez enlevé une épine du pied avec des services, je le répète, qui sont gratuits.

S : Oui c’est gratuit, on ne touche pas d’argent directement depuis les élèves.

C : Du coup ça ne coute rien. Et vous nous avez trouvé l’école. Vous nous avez inscrites, parce que la paperasse on ne s’en est même pas occupé. Il faut le dire parce que quand même le premier obstacle quand tu veux faire ça, c’est les formulaires d’inscriptions en japonais avec des kanji qu’on ne comprend pas ! Et en plus de cela vous nous avez trouvé l’appartement alors qu’on en avait bavé pour chercher quelque chose de pas trop cher, bien situé… Et vous nous l’avez trouvé. Donc franchement je recommande à 300% ! Ce n’est pas parce que c’est ton interview ou quoi, ça aurait été quelqu’un d’autre j’aurais dit la même chose. Heureusement que vous étiez là.

N : Après s’il faut conseiller des personnes sur les difficultés qu’on a rencontré, je dirais plutôt se renseigner sur le pays tout simplement. C’est bête à dire, mais c’est souvent que sur notre page Instagram -on a une toute petite communauté avec laquelle on aime bien interagir-, et souvent on nous demande « Est-ce que l’eau est potable au Japon ? », ou bien « Je viens de Tokyo, c’est quel train pour Osaka ? », ou encore « C’est quoi la spécialité à manger à Osaka ? »

C : Il faut quand même un minimum préparer son voyage.

N : Nous après on répond aux gens parce qu’on aime bien, mais je me dis que ce sont des questions qu’on peut tellement trouver en 2 secondes…

C : Préparez avant !

S : En 2 secondes sur Google, t’as la réponse.

N : Voilà, c’est préparer et savoir. Parce que des fois t’as des personnes qui viennent ici qui doivent avoir un peu le « syndrome du Japon ».

C : Oui, c’est-à-dire vivre dans un manga, quelque chose comme ça. Mais pas du tout ! Il y a besoin de beaucoup de préparation. D’ailleurs, ce n’est pas un placement de produit non plus, mais j’en ai fait tout un article sur notre blog, de toutes les étapes de préparation.

S : Ah si ! Je mettrai les liens vers votre blog, c’est important !

C : Merci 😉 Parce que j’ai trouvé ça tellement utile, rien que déjà préparer pour avoir le bon visa, tout ce qu’il fallait faire… J’ai fait tout un article là-dessus, et ça nous a demandé des mois et des mois de préparation quand même.

S : Donc oui, bien se renseigner. On ne peut pas improviser d’aller s’installer, et même voyager je dirais, mais surtout quand on veut s’installer ou étudier là-bas. C’est un pays qui est tellement différent qu’il faut se renseigner, lire des livres sur le Japon, sur la vie là-bas, etc.

Là on est en juillet, vous rentrez en France mi-décembre. Comment est-ce que vous vous voyez dans 6 mois ? Au niveau du japonais, du mind set… Vous aurez déjà fait votre petit road trip en Asie, comment vous vous voyez à ce moment-là ?

N : En dépression ?

S : En dépression XD C’était tellement spontané ! Ok, donc « en dépression », c’est-à-dire ? Déjà le manque du Japon ? Dans quel sens ?

C : C’est sûr que quand on vit une expérience comme ça… Bon là on est 6 mois à l’école, donc on bosse beaucoup. C’est pas tous les jours facile, on est un peu fatiguées, mais… C’est quand même une expérience unique, intéressante, enrichissante. Ensuite on va faire 3 mois de pures vacances, on va voyager de Hokkaidô à Okinawa, Tôkyô, on va faire la Corée, on va faire tout ça… Donc je me dis, après tu rentres en France, c’est cool car on va retrouver les amis et la famille, on va être super contentes. Puis va arriver l’heure d’aller au travail…

N : Ouais, métro boulot dodo…

C : Et puis là en fait, on se dira… Le 16 décembre on sera à Singapour, le 17 on rentre dans notre petite Franche-Comté… On va dire qu’il y a 24h on était à la piscine et tout.

S : C’est le retour à la réalité en fait.

C : Voilà, le retour à la réalité va, je pense, très compliqué. Encore plus quand on reprendra chacune notre travail parce qu’on se dira…

N : Après oui… Bon personnellement mon objectif c’est aussi de vivre avec le japonais. Si je peux essayer d’en vivre et de gagner ma vie, c’est ce que je veux.

C : C’est vrai que c’est un rêve.

S : Justement, j’allais vous demander quels sont vos projets pour l’année prochaine, pour la suite ?

C : J’aimerais bien l’enseigner à des débutants parce que j’aimerais aider les personnes qui veulent apprendre à surmonter les difficultés que je viens de passer. Parce que tout est possible dans la vie !

S : Et apprendre le japonais, c’est possible oui !

C : Tout est possible !

N : Tout est possible, il suffit d’avoir de la volonté.

C : Du coup ça, je pense que c’est quelque chose que j’aimerais bien faire en complément de mon métier actuel. Et pourquoi pas à l’avenir, si effectivement… C’est sûr que notre rêve ce serait de vivre de notre passion, d’enseigner le japonais ou de travailler avec le Japon. Que ce soit en termes de tourisme, tout ça. En tout cas, c’est ce que je nous souhaite : que à terme, petit à petit, progressivement, on arrive à vivre de ce qu’on aime.

S : Et toi Naomi, tu te vois toujours travailler en lien avec la pâtisserie ?

N : La pâtisserie j’aimerais bien, car vraiment j’adore ça. Après au Japon même, ce serait compliqué parce que à part travailler en tant qu’ouvrier, monter une entreprise ici ça va être très dur.

C : C’est ce qu’on disait tout à l’heure, c’est très compliqué.

N : C’est très dur, et c’est justement un point qui m’avait un peu attristée quand on est venues ici.

C : Oui parce qu’on a tout de suite compris que l’administration allait être la base de nos soucis.

N : Au-delà de ça, ça va être un peu compliqué. Donc oui, travailler avec la pâtisserie ou avec le Japon, ça c’est sûr, ou avec la langue. Moi pas pour l’enseigner mais aider les gens à ce qu’ils partent en tourisme etc.

C : Oui parce qu’il faut savoir que ce qui est cool, c’est que c’est elle qui nous trouve tous nos petits bons plans qu’on met sur Instagram tout ça, c’est elle qui a bossé ! Parce que pour le coup moi je suis nulle.

S : C’est Miss Google du Japon !

C : Exactement ! Donc moi je suis, les métros tout ça, ce qu’il y a à faire, c’est elle !

S : C’est bien, comme ça chacune a ses points forts 😉

C : Exactement !

S : Pour conclure, le mot de la fin on va dire : tout à l’heure vous avez déjà donné des conseils à des personnes qui voudraient s’installer au Japon (bien préparer ça, apprendre les bases de la langue japonaise, etc.). Mais si vous pouviez donner des conseils à vos « moi » du passé, quels conseils auriez-vous aimé recevoir ?

C : Ben déjà moi, je me serais dit : « apprend le japonais un peu plus tôt quand même ». Parce que quand j’ai commencé à m’intéresser au japonais, ce qui a déclenché mon envie d’apprendre le japonais, c’est de faire un voyage. Mais en fait, j’aurais peut-être déjà dû m’y mettre avant. Parce que là je me dis que je vais avoir 28 ans et puis finalement ça fait que 2 ou 3 ans que j’apprends le japonais. Je me dis que j’ai commencé un petit peu tard. Ce serait un peu mon petit regret quand même.

N : Oui, d’avoir commencé plus tôt. Après si je devais donner des conseils à mon « moi » d’avant, je dirais : « APPREND ! ÉCRIS ! » ! Et « arrête d’écrire en rômaji aussi » 😉

C : C’est une bonne question en fait !

S : Bon ben super ! Du coup je vous remercie pour ces témoignages et pour cette interview. Pour ceux qui sont intéressés par votre parcours et par votre aventure en ce moment au Japon, je les invite à aller voir votre compte Instagram puisque vous êtes super actives dessus. Quasiment tous les jours on a des petites stories assez rigolotes de choses que vous croisez qui sont parfois incongrues 😉

C : C’est ça !

S : C’est assez sympa à voir sur Instagram. Sinon vous avez aussi une chaîne YouTube et un blog sur lesquels vous donnez des astuces et des retours d’expérience que vous avez pu avoir. Et est-ce que vous avez un dernier message à passer aux gens qui nous regardent aujourd’hui ?

C : VIVEZ VOTRE RÊVE ! Ça paraît bateau mais la vie est tellement courte, franchement, mettez tout ce qu’il faut pour vivre ce que nous vivons !

N : Justement il y a des personnes que je suivais sur Instagram il y a encore quelques mois. Je me disais « il a de la chance, j’aimerais tellement… ». Et ce sont des personnes avec qui la semaine dernière je suis allée boire un verre avec.

C : Voilà, exactement.

N : C’est bête hein, mais c’est à la portée de tous. Et quand on discute avec les gens, on voit qu’on a tous le même niveau. Ne vivez pas à travers des Instagram et tout.

C : Tout est possible. Il n’y a pas d’excuse. Les gens nous diraient qu’il faut de l’argent etc. Oui, mais que ! Ce n’est pas non plus hyper nécessaire, on peut toujours arriver à tout faire !

S : Même avec un petit budget c’est possible.

C : Bien sûr, donc faites-le !

N : Et accrochez-vous. De la volonté, de l’auto-discipline, surtout je répète : AUTO-DISCIPLINE !

S : Oui, Sensei est d’accord ! 😉 C’est la clé de tout pour progresser.

N : Et profitez à fond. De toute façon il n’y a pas de bonne ou mauvaise raison d’aimer le Japon. Que ce soient les animés, la culture, la religion, tout est bon. Donc prenez et vivez votre passion à fond !

S : Et bien c’est un très beau mot de la fin, donc merci beaucoup ! Au plaisir de vous voir progresser, de vous voir continuer à explorer le Japon et l’Asie. Ce sera avec plaisir qu’on vous suivra !

C : Arigatô sensei !

S : Arigatô gozaimashita ! Ja, mata ne !

C & N : Bye bye ! A bientôt ! A la prochaine !

Sophie - Cours de Japonais

Sophie, professeur de japonais depuis 2013, a créé sa formation OBJECTIF JAPON en 2020 et a accompagné depuis des milliers d’élèves dans leur apprentissage du japonais. Sur son site et sur les réseaux, elle partage les astuces qui lui ont permis d’apprendre elle-même le japonais.

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