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Paroles romaji japonais

Pourquoi je déteste les rômaji !

Qu’est-ce que les rômaji ?

Les rômaji sont les lettres latines que nous utilisons pour lire phonétiquement le japonais. Cela permet de pouvoir prononcer les mots que nous ne pourrions pas lire en Kana ou en Kanji, sans avoir la moindre connaissance de l’écriture nippone.

Exemple avec le mot « professeur » :

Kanji : 先生                       Hiragana : せんせい                    Rômaji : Sensei

Lorsque l’on se lance dans le japonais, il est tentant de commencer par apprendre des mots en rômaji. Cela ne demande aucun effort particulier, et ça contourne la principale difficulté de cette langue qu’est l’écriture. Il est en effet très facile à l’heure actuelle de trouver sur Internet des listes de vocabulaire entièrement écrites en rômaji. J’ai moi-même commencé par là quand j’étais adolescente.

Il n’est pas non plus rare de croiser des mots nippons au détour d’un forum ou d’une discussion Facebook, intégrés dans un texte en français.

Je suis certaine que vous avez déjà croisé des post du style :

« Mina-san, konnichiwa ! Regardez ce neko, il est trop kawaii pas vrai ? Mata ne ! »

Si vous avez compris les phrases ci-dessus : félicitations ! Vous connaissez déjà quelques mots courants en japonais. Mais êtes-vous sûrs de réellement les connaître ? Sauriez-vous les écrire en hiragana, ou mieux, en kanji ? Et si vous les voyez dans un texte en japonais, pourriez-vous les lire ?

En ne connaissant que les rômaji, probablement pas. Et ce n’est pas forcément problématique si vous ne souhaitez pas aller plus loin dans l’apprentissage du japonais. C’est vrai quoi, tout le monde n’a pas envie de lire ou écrire le japonais couramment, et c’est totalement OK ! On peut se contenter de bredouiller quelques mots à l’oral pour notre plaisir, et il n’y a aucun problème à ça.

Mais si vous souhaitez poussez la porte des connaissances un peu plus loin, il faudra rapidement se détacher des rômaji, et finir par apprendre les deux alphabets syllabaires (les kana).

En effet, il est absolument indispensable de bien les maîtriser dès que l’on souhaite réellement apprendre le japonais. Vous pouvez retrouver plus d’infos à ce sujet dans le guide pour les débutants qui est disponible en téléchargement gratuit sur mon site ! 😊

Pourquoi les kana sont préférables aux rômaji

Déjà, il est clair que savoir tout écrire en rômaji ne vous aidera pas une fois sur place. En effet, vous ne trouverez pas grand-chose écrit dans notre alphabet latin au Japon, et certainement pas les mots que vous avez appris. Là-bas, les rômaji servent à retranscrire les noms de villes, de gares ou de personnes pour que les étrangers puissent les lire. Il est fort peu probable que vous trouviez un journal dont les nouvelles soient écrites en rômaji… et heureusement ! Car sans les kanji, ce serait vraiment incompréhensible. (Vous découvrirez bientôt pourquoi dans un prochain article !)

Mais surtout, les rômaji peuvent vous induire en erreur, voire vous faire apprendre des choses fausses.

Voyons ensemble pourquoi.

Reprenons l’exemple ci-dessus, et comparons la retranscription « classique » en rômaji, et la version originale en hiragana (je ne met pas de kanji pour que ce soit un poil plus facile cette fois-ci 😉 ) :

Mina-san (tout le monde) = みなさん

Konnichiwa ! (bonjour!) = こんにちは!

Neko (chat) = ねこ

Kawaii (mignon) = かわいい

Mata ne ! (à plus !) = またね!

A première vue, tout semble OK. Les rômaji ne sont qu’une transcription phonétique des hiragana, afin que n’importe quel Occidental puisse les lire et les prononcer correctement.

Mais ce n’est pas aussi simple que ça !

via GIPHY

Si l’on regarde d’un peu plus près, on s’aperçoit que bien souvent, le suffixe « さん » utilisé après les noms est écrit en rômaji « -san », en rajoutant un tiret. Or, ce tiret n’existe pas en japonais.

Il ne faudrait pas écrire Mina-san, Kimura-san, Naruto-san ou Sophie-san, mais bien Minasan, Kimurasan, Narutosan, Sophiesan. Ou alors mettre un espace entre les deux mots (bien que les espaces n’existent pas en japonais… !).

De même, le mot こんにちは a la particularité de se prononcer « konnichiwa » mais de s’écrire « konnichiha ». Ce qui pose à nouveau un souci lorsque l’on veut l’écrire en hiragana, car si on n’a pas appris dès le départ la bonne orthographe, on se trompe. Là-dessus, même les Japonais font la faute… je ne jette pas la pierre qu’aux rômaji 😉

L’adjectif kawaii que je vois souvent écrit « kawai » en rômaji, car bien des personnes font la faute de ne mettre qu’un seul « i » à la fin. Mais en japonais, il s’écrit bien かわいい ; les deux « i » sont indispensables.

Dernier exemple ici avec l’expression « mata ne ! » qui veut dire « à plus ! ». En voyant ça, certaines personnes vont la prononcer « mata neuh », alors que le « E » en japonais se prononce toujours « É » comme dans « éléphant ».

Je pourrais vous faire une liste longue de 3km sur toutes les fautes de ce genre que je vois passer, uniquement à cause des rômaji. Pour n’en citer que quelques-unes : la mauvaise prononciation du « R », les allongements oubliés, les « H » inexistants ou non prononcés, la consonne ん (N) mal placée ou oubliée, le fait de confondre le し (SHI) et le ち (CHI), etc.

Et je ne parle même pas du fait qu’un mot écrit en rômaji peut signifier 2 ou 3 choses différentes si on n’a pas le kanji pour nous en donner la signification exacte…!

via GIPHY

Ça peut paraître anecdotique, mais le fait de s’habituer à voir les mots écrits en rômaji pose de réels problèmes une fois que l’on pratique la langue japonaise. Une bonne partie de mes élèves commettent souvent les fautes dont j’ai parlé ci-dessus, et il me faut m’armer d’une grande patience et de nombreuses remarques pour parvenir à leur faire oublier leurs mauvais réflexes.

Car oui : il est beaucoup plus simple de commencer dès le départ par apprendre les kana, plutôt que de devoir se défaire de vieilles manies ancrées en nous depuis longtemps.

C’est la même chose pour mes élèves qui ont appris le japonais avec une mauvaise méthode, ou qui ont commencé par la forme neutre au lieu de la forme polie… mais ça c’est une autre histoire ! 😉

Le problème des différentes transcriptions

En plus des différentes problématiques liées à la romanisation des mots japonais que nous avons évoquées plus tôt, il faut savoir que même dans les livres officiels, les transcriptions ne sont pas toujours les mêmes.

En effet, il existe 3 grands systèmes pour retranscrire les syllabes japonaises en alphabet latin :

Il n’est pas forcément utile aux débutants de connaître les subtilités et les spécificités de chacun de ces trois systèmes, mais retenez juste qu’un même son japonais peut être retranscrit de plusieurs manières différentes en rômaji. Ce qui, vous vous en doutez, peut poser de sérieux soucis si l’on ne maîtrise pas correctement les kana.

Conclusion : que faut-il faire pour bien débuter en japonais ?

Je vous invite à télécharger gratuitement le petit guide que j’ai créé pour les débutants qui souhaitent se lancer dans le japonais. Je vous y donne la marche à suivre pour bien commencer votre apprentissage, et je vous explique les bases de langue.

Mais si je devais résumer cela en quelques mots :

Oubliez les rômaji, apprenez vos kana, et tenez-vous-en aux kana !

Vous voulez apprendre le japonais, non ? Alors allez-y franchement, et lancez-vous ! 😀

Et entre nous, c’est quand même beaucoup plus la classe de tout écrire en japonais dans le texte, plutôt que d’utiliser le même alphabet que tout le monde… pas vrai ? 😉

Ça vous sera également très utile pour chanter dans les karaoké japonais où tout est écrit en kana (^^)

J’attends vos avis sur le sujet en commentaire ! 😀

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14 commentaires

  • COUTIER Eric

    Bonjour

    je suis entièrement d’accord avec vous ! Passer par le romaji est une perte de temps !!!!
    J’ai commencé par des ouvrages de vulgarisation tel que « 40 leçons… » et « Assimil », ce qui me bloquais c’était l’usage systématique du romaji…
    Inconsciemment, cela attire l’œil… L’être humain est fainéant par nature, il va ou c’est le plus facile.
    Si seulement, il était utilisé en appui, en secondaire, écris plus petit, un peu comme les furiganas sur les kanji pour débutant.
    Quel déception !
    Vous qui êtes une fervente anti-romaji, et qui proposer comme essai des feuillets uniquement en romaji :((
    Un débutant en japonais qui aimerai apprendre cette langue mais qui galère

    • Sophie - Cours de Japonais

      Bonjour Eric, merci pour votre commentaire !

      C’était mon gros dilemme lorsque j’ai écris ce guide pour débutants : rômaji ou pas ?

      A contre-cœur, j’ai opté pour les rômaji car, comme je l’ai expliqué au début du livre, je souhaitais le rendre accessible au plus grand nombre. Et je sais que tout mettre en kana en aurait rebuté plus d’un.
      J’ai voulu mettre kana + romaji mais ça prenait vraiment beaucoup de place et c’était beaucoup moins agréable à lire, donc j’ai fait le choix du 100% rômaji (ce qui est exceptionnel pour moi !).

      C’est pourquoi j’encourage très fortement mes lecteurs dès la 2ème page à rapidement apprendre les kana pour ne plus utiliser les rômaji par la suite 😉

    • Andre Souliere

      Les rômajis sont un mal nécessaire le temps d’apprendre les kanas. C’est utile pour ceux qui sont pressés de se rendre au Japon la première fois et qui ne voudront pas continuer avec le Japonais.
      Mais pour ceux qui auront appris les kana, les rômajis deviennent rapidement un agacement.

    • Vernet Patrick

      Bonjour à vous Eric, Sophie et, André (2h57 en ce 15 octobre 2021)

      Pardonnez moi pour ce long commentaire mais, il faut que je vous explique pourquoi les rômaji me sont indispensables, pour moi qui me suis lancé dans l’apprentissage du Japonais depuis seulement le 11 de ce mois d’octobre.

      En 2013 j’ai eus l’arrivé d’un cancer qui m’a coûté 6 mois d’hospitalisation d’affilés avec 1 mois et demi de coma au départ.
      En 2015 retour du cancer qui m’a valut « seulement » 4 mois d’hospitalisation d’affilés, avec une 15aine de jours de coma au départ.

      Donc la totalité de ces 2 mois de coma m’ont complètement mis le cerveau en vrac.
      Ce qui fait que, malheureusement, je n’ai plus du tout de mémoire, ou en tous cas, je n’ai plus la mémoire comme tout le monde l’a pour apprendre quoi que ce soit

      Ce qui vous en conviendrai aisément, est très triste pour moi qui ai un métier de Serveur Barman dans les mains avec 25 merveilleuses années de pratique.

      Donc, si pour moi les rômaji n’existaient pas, je serais littéralement incapable de retenir le dessin d’un kana, quelque soit celui-ci, Hiragana ou Katakana.
      Et je ne vous explique même pas la catastrophe que cela serait pour les mots uniquement avec les dessins.

      Donc Eric, lorsque vous stipulez que :
      Passer par le romaji c’est une perte de temps.
      J’ose simplement espèrer que vous ne parlez que pour vous même.

      Je vous souhaite une excellente journée, Madame, Messieurs.

  • Renarion

    Salut,

    Je ne suis pas vraiment/pas du tout d’accord avec les points de vu anti-rômanji.

    Je m’explique : pour moi, tout dépend de l’objectif de l’apprentissage (qui est personnel à chacun).

    Quel est l’objectif ?

    => Vivre au japon ? Lire le journal ? Apprendre PARFAITEMENT une nouvelle langue ? Dans ce cas, oui, l’écrit est une obligation !

    => Découvrir une nouvelle langue ? Pouvoir tenir une conversation ? Visiter le japon pour 1 semaine ? Regarder des séries en VO ? Dans ce cas je risque de faire mal au cœur des amoureux des kanji mais ici, l’apprentissage de l’écrit est accessoire.

    Par contre je suis d’accord avec un point de cet article, si l’on ne passe que par le rômanji, alors il faut le faire sérieusement !

    Déjà, s’en tenir à une méthode de transcription (Hepburn généralement). Ensuite prendre en compte toutes les règles de grammaire ! L’exemple de kawaii est bien choisi. Le japonais est une langue agglutinative, alors il faut bien comprendre que kawai est le radical de kawaii (d’où l’importance de doubler le i). Idem pour la prononciation : comprendre la différence entre les terminaisons en shi et en chi est primordial pour conjuguer ses verbes.

    Bref, la rigueur c’est la base pour travailler une langue ! Cependant, il n’existe pas de système meilleur qu’un autre, tout dépend des objectifs que l’on se fixe.

  • Lormeister

    Bonjour, je comprends le titre polémique. Mais le japon possède une écriture « artificielle » issue des peuples chinois, partiellement simplifiée il y a 1000 ans avec les kanas. Les mots issus du chinois (principale langue étrangère) étaient écrits en katakanas. Ce n’est plus le cas maintenant. On se retrouve avec un peuple qui doit apprendre 4 alphabets, un système de prononciation variable pour les kanjis s’ils sont seuls ou accolés, une prononciation syllabaire pour les kanas, et lettre à lettre pour les caractères romains.
    Contrairement à ce qui est écrit dans l’article le kanji ne permet pas dans les faits une compréhension correcte là où les romajis/kanas échoueraient, l’oral suffit.
    C’est une langue sobre qui exprime ses subtilités dans son contexte, son sous-entendu. Elle ne s’est pas construite sur l’écrit. Les romaji ne méritent certainement pas d’être détestés.

  • André Soulière

    Mao Tse Dong voulait remplacer les kanjis avec l’écriture latine, mais il n’avait pas d’appui.
    L’avantage des kanji, c’est que le sens est reconnaissable par plusieurs langues.
    Comparez un kanji avec les termes chaise, Stuhl et silla (français, allemand, espagnol).
    Notre attitude pourrait être ethnocentrique. Il faut considérer que les arabes et les chinois doivent apprendre 4 différents alphabets pour comprendre les langue européenne : lettres moulées (majuscules et minuscules) et cursives (majuscules et minuscules).
    Pourrait-on réduire nos écritures à une seule ? Pourrions-nous vivre sans l’écriture cursive ?

  • Knightmare

    Les kanjis ne sont pas du tout une source de clarification pour la langue japonaise. Par exemple dans certains documents administratifs japonais (pour la retraite ou les documents bancaires) il est demandé de rajouter à coté des kanjis du nom, la correspondance en furiganas. Tout ça parce qu’un prénom dit différemment peut d’écrire de la même manière selon le kanji choisi.
    Poétique, historique, je veux bien. Mais pratique, utile, adapté à la structure de la langue orale japonaise non.
    Le plus triste c’est pour les petits japonais souffrant de dyslexie. Difficile de plus pénaliser un gosse dès le départ…

  • Cédric

    Personnellement je pense que les hiragana et katakana sont INDISPENSABLE, mais je garde les româji comme utile un complément pour la mémorisation de la phonétique du vocabulaire. Les kanjis sont indispensables aussi et pafois je bug quand je vois des mots qui sont normalement en kanjis ou en katakana écrit en hiragana ( にほんご わがきばんど ). De plus sans les hiraganas ont ne comprend pourquoi le son H devient un B ou un P, ou pourquoi un TSU disparait !

  • katherine

    c’est tout de même grâce aux romaji que j’ai pu apprendre du vocabulaire et quelques bases de syntaxe afin de m’exprimer à minima au Japon ; je ne suis donc pas contre ; j’en touche toutefois les limites lorsque je voudrais lire un peu les affiches , les plans et autres écrits utiles à tout voyageur !

  • Fredoo

    Un jour, je dirais dans la première année de son quinquennat, Macron a parlé de « geisha ». Or il a prononcé ce mot « g é ch a ». Ce que personne ne dit jamais en France car la transcription en français comporte un « i » qui n’existe pas dans la prononciation japonaise, mais qui sert à indiquer un « é » long. Cependant comme personne ne le sait, en France tout le monde prononce ce « i ».
    Donc Macron voulait absolument envoyer un petit message subliminal pour montrer comme il est intelligent et cultivé, à tout ceux qui se sont un peu penché sur la langue japonaise.

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