Le nouvel an au Japon est plein de symboles et de traditions

Nouvel An au Japon : traditions anciennes et modernes

Bientôt 2023, l’année du lapin ! Si le Nouvel An est un moment festif en France, qu’en est-il du お正月 (oshôgatsu), le Nouvel An au Japon ?
Pas la peine de faire durer le suspense : le passage à la nouvelle année est une période très importante au Japon, entourée de nombreuses traditions plus ou moins anciennes.

Quand et comment fête-t-on la nouvelle année dans l’archipel ? Quelles sont les principales traditions à respecter ? Comment souhaiter la bonne année à vos amis Japonais ? On voit ça ensemble tout de suite !

Quand commence l’année au Japon ?

L’année au Japon suit le même calendrier qu’en France (calendrier grégorien). Elle commence donc le 1er janvier et se termine le 31 décembre. Cependant, le pays possède un autre calendrier couramment utilisé pour compter les années et qui se base sur les « ères » japonaises. Il n’est pas rare de retrouver ce système dans divers documents administratifs officiels. Chaque ère est liée au règne d’un empereur. En 2023, nous sommes sous la 5e année de l’ère Reiwa (règne de l’empereur Naruhito). Avant cela, l’ère Heisei (sous l’empereur Hirohito) a duré de 1989 à 2019.

La date du 24 décembre 2022 peut donc s’écrire de deux manières : 

  • 2022年12月24日  : calendrier grégorien
  •  令和 (reiwa)4年12月24日 : calendrier japonais

Si vous vous posiez la question, le Japon ne fête donc pas l’année chinoise, sauf bien sûr dans les communautés comme celles de Chinatown à Yokohama ou à Nagasaki (entre autres). En revanche, les Japonais ont conservé la symbolique des animaux du zodiaque chinois. L’animal de l’année qui commence est donc largement mis en valeur dans toutes les décorations, cartes de vœux, illuminations du Nouvel An.

  • 2022 : tigre 🐯
  • 2023 : lapin 🐇
  • 2024 : dragon 🐉

Dès le 26 décembre, les illuminations et décorations faisant référence à Noël disparaissent (ça fait tout drôle) et laissent place aux décorations du Nouvel An et à ses nombreuses petites traditions !

décorations traditionnelles de nouvel an au Japon disponibles dans les magasins.


Quelques traditions classiques et modernes du Nouvel An japonais 

L’envoi des vœux… avant la nouvelle année 

En France, il est normal d’envoyer ces vœux et de souhaiter la bonne année tout au long du mois de janvier. 

Au Japon, il faudra vous y prendre bien plus tôt ! La tradition est d’envoyer ses vœux sous forme de petite carte et par la poste s’il vous plaît ! Nommées nengajô (年賀状), ces cartes doivent arriver le matin du 1er janvier. Oui, la poste japonaise a tout prévu. Mais attention, pour que la carte arrive au moment souhaité, elle devra être postée au plus tard le 28 décembre ! 

carte de vœux de l'année 2023 au Japon


Les nengajô se trouvent absolument partout en fin d’année, dans les grands magasins, à la poste, et même au konbini du coin ! On les reconnait facilement car leur design comprend presque toujours l’animal de l’horoscope de l’année à venir.

La folie des fukubukuro

Si l’envoi des negajô est pris très au sérieux par les personnes âgées, les jeunes vont quant à eux se ruer sur les fukubukuro ! Cette coutume totalement commerciale est assez fun ; les dernières et premières semaines de l’année, de nombreux magasins proposent ces fameux fukubukuro (福袋), à traduire par « sacs de chance ». Disponibles en diverses tailles, ce sont des « sacs mystères » qui contiennent des produits du magasin à choisir au hasard. La valeur totale des produits présents dans le sac étant largement supérieure au prix auquel vous pouvez les acheter. 

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Attention, les fukubukuro des grandes marques fashion ou d’électroniques/divertissements sont souvent pris d’assauts. Ne soyez pas surpris de trouver d’énormes files d’attente à l’entrée de magasins comme Nike, Big Camera, Zara, Onizuka Tiger, etc. à cette période.

Le kadomatsu 

Kadomatsu (門松) pourrait se traduire par « pin de la porte ». C’est une décoration japonaise qui héberge temporairement les esprits ancestraux ou dieux de la récolte. Les commerces et les maisons en installent de chaque côté de leur porte dès le lendemain de Noël et jusqu’au 7 janvier environ. Ils sont composés de tiges de bambou coupées en biais et/ou de branches de pin et divers autres agréments. Ils symbolisent la force, la ténacité et la chance.

les décorations emblématiques du nouvel an au JApon : les kodamatsu


Après la mi-janvier, ils sont brûlés pour « libérer » ces esprits.
Si vous venez visiter le Japon entre Noël et la mi-janvier, il vous sera impossible de les louper !

Le kagami mochi

Autre tradition ancienne, celle du kagami mochi. Kagami mochi signifie « gâteau de riz miroir ». Ce dessert envahit les rayons des supermarchés à l’approche du Nouvel An au Japon. Vous le reconnaitrez facilement : il est constitué de deux mochis, le plus grand étant placé en dessous (comme un bonhomme de neige), souvent surmonté d’une sorte de mandarine. Il sert surtout de décoration et d’offrande (il est d’ailleurs souvent installé près de l’autel shintô [kamidana] dans la maison familiale). 

le kagami-mochi est un classique du Nouvel an japonais


Un bon coup de balai

Dès le début du mois de décembre, il est aussi d’usage de nettoyer de fond en comble sa maison, son école, son bureau afin de purifier ces lieux et de leur redonner un coup de jeune en prévision de la nouvelle année !

Comment se passe le Nouvel An au Japon ?


La nuit du 31 décembre au 1er janvier

Le réveillon du Nouvel An au Japon se passe normalement en famille. (Bien sûr, certains Japonais privilégient les folles nuits en boîte et des feux d’artifice dans des parcs d’attractions bondés.) Le repas de ce réveillon est nommé Ômisoka (大晦日). On mange un bouillon de soba (ou d’udon). Les nouilles doivent être longues et symbolisent la longévité.

On se rassemble alors devant la télévision pour regarder des émissions de variétés, souvent de chansons, on déguste une clémentine sous le kotatsu bien chaud. Les grands-parents offrent alors à leurs petits-enfants des étrennes dans une enveloppe choisie spécialement pour l’occasion. Ce sont les otoshidama (お年玉). 

les petites enveloppes pour les étrennes des enfants


Vers minuit, on se rend au temple (bouddhiste) ou au sanctuaire (shintô) pour y sonner la cloche. (La tradition veut que la cloche sonne un peu plus de 100 fois). Il vous faudra sans doute attendre sagement votre tour. Ensuite tout le monde au lit !

sonner les 100 coups de cloche au temple la nuit du Nouvel An


Les rituels des premiers jours de la nouvelle année au Japon

La nuit sera de courte durée, car vous devrez vous lever très tôt pour assister au premier lever de soleil de l’année, appelé hatsuhinode (初日の出).

Les fêtards choisiront d’ailleurs sans doute de faire une nuit blanche pour ne pas rater ce spectacle. Moi-même j’ai pu voir de nombreuses personnes s’immobiliser au milieu de la route à Shibuya pour apercevoir au mieux le soleil se lever entre les immenses buildings.

Une fois le soleil levé, on se dirige vers le temple pour y boire le premier sake de l’année (toso / 屠蘇), mettre au feu les protections et gris-gris de l’année précédente, prier et acheter de nouvelles amulettes. On en profitera également pour tirer un omikuji (お神籤), prédiction pour l’année à venir.

Le premier repas de l’année peut également se prendre en famille. On préparera en amont du mochi qui sera ensuite assaisonné ou garnis de diverses manières.

les mochis en préparation pour le Nouvel An


Bônenkai & shinnenkai : le Nouvel An au Japon et le monde du travail

Les semaines qui précèdent la nouvelle année, il est commun pour les entreprises, clubs, associations, etc. de prévoir un diner de fin d’année nommé bônenkai (忘年会). Cette soirée entre amis ou collègues se veut informelle. On y boit généralement pas mal d’alcool et on s’amuse pour « oublier l’année » écoulée. Il est souvent demandé aux gens d’y oublier la hiérarchie et d’exprimer ses frustrations ou ses griefs sans crainte. À cette période, les izakaya sont pris d’assaut et il est parfois difficile de réserver.

Juste après le Nouvel An, on tiendra également une soirée de début d’année nommée shinnenkai (新年会). Beaucoup plus formel, ce repas marque le renouveau et la volonté de se donner à fond dans son travail (ou activités scolaires, activités du club, etc.).

Comment souhaiter « bonne année » en japonais ?

Savez-vous comment souhaiter la bonne année à vos amis Japonais ? 

  • また来年 (mata rainen) : à l’année prochaine 
  •  あけましておめでとうございます (akemashite omedetô gozaimasu) : bonne année !
  • 今年もよろしくお願いします (kotoshi mo yoroshiku onegai shimasu) : je compte sur vous pour cette nouvelle année

Voilà, j’espère que vous en savez un peu plus sur les nombreuses traditions qui accompagnent le Nouvel An au Japon ! C’est sans surprise un moment important dans la vie des Japonais et donc, un incroyable privilège que de le vivre avec eux lors de votre voyage.


Dernière chose avant de vous laisser ! Connaissez-vous le hatsuyume ?

C’est une croyance populaire purement japonaise. Je l’ai d’ailleurs déjà mentionnée dans ma newsletter (n’hésitez pas à vous abonner, j’y présente chaque semaine du contenu exclusif sur le Japon. Pour cela il suffit de télécharger mon guide gratuit pour débutants en japonais).

Selon celle-ci, si le Mont Fuji, un faucon et une aubergine apparaissent dans votre tout premier rêve de l’année, alors celle-ci sera garantie 100 % heureuse et prospère. 

Attention, il faut bien rêver des trois en même temps !

Le hatsuyume ou premier rêve de l'année est de bonne augure au Japon

Pour augmenter vos chances de faire ce rêve convoité, vous pouvez tenter la même technique que nos amis Japonais : placez sous votre oreiller une image du takarabune [un bateau chargé de trésors sur lequel avaient embarqué les sept divinités du bonheur.]

Si ça marche pour vous, soyez chic et partagez vos astuces avec la communauté en commentaire ! 😂

Isabelle VANSTEENKISTE

Isabelle est journaliste au Japon depuis plus de 4 ans. Directrice éditoriale de Lepetitjournal.com Tokyo, un média pour expatriés français, elle travaille également comme freelance pour divers médias et a publié un thriller se déroulant au Japon : Kuro Neko.

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