Ceci est un article écrit par Greg du blog « Jôdo Shinshû, branche Otani« , qui est également mon mari 🙂 Il vous partage aujourd’hui son amour pour le tebori (手彫り, てぼり), c’est-à-dire la technique traditionnelle de tatouage japonais.
Bonjour à tous ! Dans cet article, je souhaite partager avec vous ma première expérience avec le tebori, et ce qui m’a amené à préférer cette technique et complètement laisser tomber le dermographe 😉
Greg
Le tebori, une fascination a(e)ncrée en moi
Depuis mon adolescence, j’avais le rêve de me faire tatouer selon la méthode traditionnelle japonaise tebori, une technique de tatouage entièrement exécutée à la main, sans machine électrique. Je fantasmais en voyant les Yakuza tatoués de la tête aux pieds, et devant ces photos vintage de Japonais tatoués du 19ème siècle.
Devenu adulte, je décide de réaliser ce rêve en me faisant tatouer un portrait du Mikaeri Amida directement au Japon selon la méthode ancienne. Il s’agit d’une représentation rare de ce Bouddha qui regarde derrière lui au lieu de devant lui.
Pour plus d’informations sur les différents Bouddha japonais, allez lire mon autre article sur « Comment reconnaître les Bouddha japonais ? » 😉
Le choix du tatoueur japonais
Après plusieurs heures de recherches sur Internet, je contacte l’artiste Horimyo qui tatoue à Saitama à coté de Tôkyô. Je l’ai choisi pour plusieurs raisons ; déjà parce qu’il y a peu de tatoueurs traditionnels japonais qui parlent anglais, mais aussi parce que j’avais vu sur internet qu’Horimyo était lui-même bouddhiste.
Il me donne rendez-vous pour le jour de mon arrivée au Japon. Encore en plein décalage horaire, je l’attends avec ma femme Sophie à la gare de Saitama où il vient nous chercher et nous emmène chez lui. Le tatouage n’étant pas reconnu au Japon, Horimyo tatoue directement chez lui dans une pièce dédiée. De l’extérieur rien n’indique qu’il s’agit d’un salon de tatouage.
Pas question pour lui de me tatouer ce jour-là : il veut d’abord comprendre mes motivations pour savoir s’il peut accepter le projet. Je lui explique que je pratique le bouddhisme japonais Jôdo Shinshû et que le Bouddha Amida est très important pour moi. Mon histoire le convainc et il me donne rendez-vous quelques jours plus tard pour commencer le tatouage.
La sensation du tebori
De retour à Saitama le jour J, je découvre une ambiance totalement différente des salons occidentaux. Seul avec Horimyo dans sa pièce de tatouage, je m’allonge à même le sol, sur des tatamis protégés par une bâche.
Lorsqu’il commence à me tatouer, je suis surpris par le calme. Le bruit de la machine à tatouer a laissé place au silence du tebori, ponctué de temps en temps par le bruit de ma peau qui se perce. La sensation est étrange, mais le tatouage est moins douloureux qu’à la machine et moins traumatisant pour la peau. Là où le dermographe perce la peau des dizaines de fois, Horimyo dose précisément la quantité d’encre et le nombre de coups d’aiguilles pour un résultat optimal. Et en effet, le tatouage ne saigne presque pas, l’encre ne dégorge pas et le tatouage guérit bien plus vite qu’à la machine.
Au-delà du tatouage, une expérience de vie
A la pause, Horimyo commande à manger pour nous trois. Je suis surpris par son hospitalité, très différente des autres tatoueurs que j’ai pu rencontrer. Il m’explique qu’il voit la protection de cette forme ancestrale de tatouage comme sa mission personnelle. Il sait parfaitement combien cette méthode est plus difficile pour le tatoueur que la machine. D’autant plus que Horimyo prépare lui-même ses aiguilles stériles et fait sa propre encre noire selon une technique centenaire. Mais il ne veut pas laisser tomber. Il me dit qu’il continuera à tatouer en tebori tant que son corps le lui permettra.
Après une première session de 4 heures sur les côtes, je rentre à mon hôtel fatigué. Je l’ignorais à cette époque, mais cette session de tatouage ne sera que la première d’une longue collaboration (toujours en cours à l’heure actuelle malgré plus de 100 heures de tatouage) avec Horimyo qui, avec les années, deviendra un de mes amis.
Vous recherchez un excellent tatoueur traditionnel japonais ?
Si son travail vous intéresse, sachez que Horimyo tatoue maintenant une bonne partie de l’année en Hollande et il vient de temps en temps en France pour des festivals de tatouage ou des guests dans des salons privés.
Vous pouvez voir son travail et le contacter sur son profil Instagram ou son compte Facebook. Il a également un site internet, mais peu mis à jour.
Et vous, est-ce que vous avez des tatouages en lien avec le Japon ? Ou des histoires surprenantes de tatouage que vous aimeriez partager ? 😉
3 commentaires
Teddy
Wouah j’adore !!! Merci de partager votre expérience. Pour un premier tatou le faite de pouvoir être tatoué non seulement par un maître en la matière et de plus le faire au Japon se doit être vraiment quelque chose de magique. Votre tatouage du Bouddha Amida et celui que vous avez sur le dos doivent être magnifique ( quelle travail respect 🙏 ). J’ai des tatouages en rapport avec le Japon ( je suis passionné par ce pays
) mais tous fait au dermographe et si un jour j’ai la chance de me faire tatouer en tebori je ne raterai pas l’occasion 🙂
Sophie - Cours de Japonais
Ce n’était pas son premier tatouage (il en avait déjà 3 au dermographe), mais sa première expérience en tebori ^^
Si Horimyo repasse en France à l’occasion, je ne manquerai pas de te prévenir !
Victoria
Bonjour !
Tout d’abord merci beaucoup pour cet article qui est très intéressant ! Je m’intéresse moi même beaucoup à la technique tebori depuis quelques années et j’espère un jour avoir l’occasion de me faire tatouer de cette manière.
Je voulais juste vous dire que j’aimerais beaucoup découvrir le style et le travail de cet artiste mais malheureusement les liens en fin d’article ne fonctionne pas ( ou plus ?). Serait-il possible d’avoir le nom de son compte Instagram ou son site pour pouvoir s’y abonner ? 😀
Bonne continuation à vous ❤️