Anki apprendre vocabulaire japonais

Anki : le logiciel miracle

La meilleure méthode pour retenir les kanji dont je parle dans ce précédent article est géniale, mais ne se suffit pas à elle seule. Afin de mémoriser une information sur le long terme, il faudra la coupler à une seconde technique bien connue dans le monde de la mémorisation : la répétition espacée dans le temps. Laissez-moi vous parler du logiciel miracle qui l’exploite parfaitement et qui a changé ma vie : Anki.

Comment retenir efficacement du vocabulaire ?

Saviez-vous qu’en à peine quelques jours, vous aurez oublié plus de 80% de ce que vous avez appris aujourd’hui ?

C’est plutôt embêtant lorsqu’on apprend une langue étrangère. 80% de votre travail quotidien est réduit à néant, ce qui fait que la grande majorité de vos efforts ne sert absolument à rien. On est loin de la loi de Pareto qui préconise 20% d’effort pour 80% de réussite. Là c’est même carrément l’inverse !

Mes élèves me disent souvent très souvent : « j’ai appris cette liste d’adjectifs japonais la semaine dernière, mais aujourd’hui je ne m’en rappelle que de quelques-uns… je suis tellement nul ! ». Pareil pour les kanji, la grammaire ou tout autre type de vocabulaire. La vérité, c’est que le problème ne vient pas de vous, mais de la méthode que vous employez pour mémoriser des informations sur le long terme.

La mauvaise nouvelle, c’est que je ne peux pas transférer mes connaissances directement dans votre cerveau par clé USB.

La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons compter sur notre meilleure alliée dans la vie : la science ! Et en particulier l’hypothèse du psychologue allemand Hermann Ebbinghaus. Retenez bien ce nom, car grâce à lui vous allez exploser vos scores de mémorisation de kanji/voca en un rien de temps ?

Avant de comprendre comment fonctionne la répétition espacée dans le temps, il nous faut savoir ce qu’est cette fameuse hypothèse d’Ebbinghaus.

La courbe de l’oubli

La courbe de l’oubli a été établie par Hermann Ebbinghaus au XIXème siècle, et honnêtement je me demande pourquoi on ne nous en parle pas dès l’école primaire. Cela nous aurait été tellement utile de la connaître et de pouvoir l’exploiter tout au long de notre scolarité ! Je n’aurais sans doute pas été aussi mauvaise pour retenir les dates de l’Histoire de France… ?

Mais qu’est-ce donc que la courbe de l’oubli ?

Courbe de l'oubli
La courbe de l’oubli, ou courbe d’Ebbinghaus

La courbe de l’oubli est une hypothèse sur le déclin de la rétention de la mémoire dans le temps. Elle montre comment l’information est perdue au fil du temps quand le cerveau ne cherche pas à la conserver.

Sur l’image ci-dessus, on voit bien le déclin subit de la mémoire juste après qu’on ait appris une information. Typiquement, quand vous sortez d’un cours en classe, d’une conférence, ou même d’une séance de cinéma, vous avez oublié la majorité de ce que vous avez vu et entendu. Et si vous n’entretenez pas du tout ces informations, vous aurez complètement oublié plus de 80% d’entre elles au bout d’une semaine.

C’est pour cela qu’il est essentiel d’utiliser le système de répétition espacée dans le temps afin de contrer ce phénomène naturel d’oubli.

Pour mieux comprendre la courbe de l’oubli, je vous invite à regarder cette vidéo :

La répétition espacée dans le temps

La répétition espacée dans le temps est une technique d’apprentissage qui consiste à se faire interroger au moment où on est sur le point d’oublier une information. Ce moment est défini par la courbe d’oubli dont nous avons parlé précédemment.

En choisissant ces moments précis où un mot de vocabulaire est en train de basculer dans l’oubli, cela permet de l’ancrer dans notre mémoire pour une période encore plus longue. Et la prochaine fois que l’on sera sur le point de l’oublier, il faudra s’interroger à nouveau afin de le garder encore plus longtemps. Et ainsi de suite.

C’est assez logique : si vous connaissez actuellement le mot 猫 (ねこ, neko) qui veut dire « chat » en japonais, ce n’est pas la peine de le réviser. Si vous le croisez tous les jours ou presque, vous ne risquez pas de l’oublier car il sera constamment dans votre esprit.

Néanmoins, si vous ne croisez jamais ce mot nulle part, il se peut que dans quelques jours vous ne vous en rappelez plus très bien. A ce moment-là le revoir une seule fois suffira à le raviver dans votre mémoire, et vous le garderez en tête pendant plusieurs jours encore. Puis un nouveau rappel l’ancrera pour plusieurs semaines, et ainsi de suite jusqu’à le mémoriser pour de bon.

J’ai pris pour exemple un mot japonais très connu, mais imaginez que vous vouliez apprendre un mot moins fréquent comme 遠心力 (えんしんりょく, enshinryoku) qui veut dire « la force centrifuge ». Il y a peu de chances pour que vous croisiez ce mot tous les jours, donc vous n’aurez pas de rappel naturel pour vous y faire penser. Alors comment faire pour le mémoriser sur le long terme ?

Je vais vous présenter les meilleurs outils se basant sur la répétition espacée dans le temps et qui vous seront très utiles dans votre apprentissage du japonais. C’est en tout cas ceux qui m’ont aidée à valider un niveau JLPT2 en quelques années ?

Comment mettre en pratique la répétition espacée dans le temps ?

Les flash cards, ou cartes mémoire

La suite de cet article sera entièrement bâtie sur le principe des flash cards, autrement appelées cartes mémoire. Il est donc important de bien comprendre de quoi je vous parle, sinon vous serez perdus ?

Une flash card, c’est tout simplement un bout de papier sur lequel est écrite une question, et de l’autre côté figure la réponse. C’est une technique d’apprentissage très répandue parmi les étudiants en langue étrangère, mais également en histoire pour retenir les dates, ou toute autre matière scolaire nécessitant de mémoriser des informations en grande quantité.

RECTO – VERSO
Exemple d’une de mes flash card niveau JLPT3

Dans le cadre du japonais, on peut imaginer plusieurs manières de les utiliser :

Pour apprendre les deux alphabets kana :

  • Écrire d’un côté le hiragana ou le katakana, et de l’autre côté sa lecture phonétique en caractères romains

Pour retenir du vocabulaire :

  • Écrire d’un côté un mot en japonais, de l’autre côté sa traduction française
  • Mettre une image représentant un objet ou un concept, et de l’autre côté écrire le mot en japonais

Pour apprendre de nouveaux kanji :

  • Écrire d’un côté le kanji, de l’autre côté sa lecture et/ou sa traduction en français
  • Écrire d’un côté le mot en kanji, de l’autre côté mettre une image décrivant ce concept ou objet

« Faire des flash cards, c’est vraiment super, mais concrètement on s’en sert comment ? »

Très bonne question, je vous remercie de l’avoir posée ?

On ne peut pas se contenter d’accumuler des cartes mémoires pleines de vocabulaire. Il faut les utiliser intelligemment grâce à une méthode d’apprentissage efficace.

Si vous êtes plutôt papier, je vous conseille la méthode de la boîte de Leitner. Si vous préférez les flash cards digitales, l’application Anki devrait vous plaire ?

Et si vous êtes sceptique, ou que vous ne voyez pas très bien comment des bouts de papier peuvent vous aider à parler japonais, laissez-moi vous présenter ces deux concepts un par un :

La boite de Leitner

Le système de Leitner, ou boîte de Leitner, est l’un des premiers systèmes à avoir pleinement exploité la répétition espacée dans le temps. C’est l’ancêtre des logiciels et applications comme Anki, Memrise ou MosaLingua.

Il s’agit d’une méthode mise au point par le journaliste allemand Sebastian Leitner dans les années 1970.

Je l’ai découverte grâce au mentaliste français Fabien Olicard, et plus précisément grâce à son livre dans lequel il explique comment se créer une boîte de Leitner :

Extrait du livre de Fabien Olicard « Votre cerveau est extraordinaire »

L’idée, c’est de prendre une boîte (ex : boîte à chaussures) et de la séparer en plusieurs compartiments. Dans le 1er compartiment, vous allez mettre les flash cards que vous venez de créer. Vous allez réviser tous les jours les cartes contenues dans ce premier compartiment.

Si vous trouvez la bonne réponse, vous la passez dans le 2ème compartiment. Sinon, la carte reste là et sera révisée le lendemain.

Une fois dans le 2ème compartiment, les cartes seront révisées tous les 2 jours. Si vous trouvez la bonne réponse, elles passent dans le 3ème compartiment. Si c’est faux, elles repassent dans le 1er compartiment.

Une fois dans le 3ème compartiment, vous allez les réviser toutes les semaines. La méthode s’applique ainsi de suite jusqu’à réviser tous les 15 jours, tous les mois, tous les 3 mois, 6 mois, 1 an.

Au bout d’une année, si vous vous souvenez encore des cartes, on peut considérer qu’elles sont acquises dans la mémoire à long terme.

J’ai personnellement mis en pratique cette technique en fabriquant ma propre boîte de Leitner. A vrai dire, ce n’était pas une boîte mais un ensemble d’enveloppes avec des flash cards papiers. J’ai appris de nombreux mots de vocabulaire en utilisant ce principe que j’ai mis en application durant plusieurs mois.

Sauf qu’au bout d’un moment, je croulais littéralement sous les papiers ! C’était devenu ingérable, notamment le jour où j’ai voulu partir en voyage durant 10 jours chez mon frère à La Réunion. Mes enveloppes de flash cards prenaient énormément de place dans ma valise, et ce n’était pas du tout pratique.

Le cauchemar quand tu dois réviser ça le matin !! ?

En rentrant en métropole, j’ai fait des recherches pour savoir s’il n’existait pas un système équivalent à la boîte de Leitner, mais de manière électronique. C’est ainsi que je suis tombée sur l’application Anki qui a littéralement changé ma vie, dans le bon sens du terme ?

Le logiciel miracle Anki

Anki, c’est quoi ?

Qui est donc ce fameux Anki ? C’est un logiciel créé par un Français, dans le but initial d’apprendre le japonais. Mais il est tout à fait possible de l’utiliser pour n’importe quel autre type d’information que vous voulez mémoriser. Je le recommande d’ailleurs à tous les étudiants qui passent des examens ?

Le logiciel est gratuit sur ordinateur, et peut être synchronisé sur votre téléphone grâce à l’application AnkiDroid chez Android (gratuite), ou AnkiMobile chez Apple (27,99€).

J’ai l’impression que beaucoup de personnes découvrent Anki après avoir rencontré le même problème que moi et mes cartes mémoires papier. La Youtubeuse Acekid nous raconte son parcours dans cette vidéo, et elle fait une démonstration de la boîte de Leitner si vous souhaitez voir à quoi ça ressemble en vrai :

Et pour info, le mot « Anki » signifie d’ailleurs « mémorisation par cœur » en japonais ?

Comment fonctionne Anki ?

Anki utilise les principes de courbe d’oubli et de répétition espacée dont nous avons parlé plus haut. Il détecte quand est-ce que vous êtes sur le point d’oublier une information, et vous la redemande précisément à ce moment-là. C’est ce qu’on appelle le moment optimal pour la mémorisation.

Que ce soit pour apprendre du vocabulaire, des kanji ou de la grammaire, Anki vous aidera à mémoriser les informations que vous voulez en un rien de temps et de manière beaucoup plus efficace que n’importe quel bachotage.

En pratique, il se présente sous forme de cartes mémoires avec un recto et un verso, comme expliqué un peu plus haut. Vous pouvez rentrer les informations que vous souhaitez afin de personnaliser votre apprentissage de la manière qu’il vous plait. C’est pourquoi il est tout à fait possible d’apprendre tout et n’importe quoi grâce à Anki (langues étrangères, sciences, histoire, juridique, marketing, etc). La seule limite, c’est votre imagination ?

Ce qui est top, c’est que vous pouvez créer vos flash cards depuis l’ordinateur (beaucoup plus pratique avec un vrai clavier !), et ensuite synchroniser votre compte sur votre téléphone afin de pouvoir réviser n’importe où.

Dès que j’ai 5mn à tuer, je dégaine mon portable et je fais quelques révisions. Ça me permet de rentabiliser des temps morts comme par exemple les files d’attente (supermarché, toilettes, restaurant…) ou bien les trajets (train, bus, voiture quand on est passager, etc). J’arrive ainsi facilement à apprendre du vocabulaire sans avoir à empiéter sur mon temps personnel.

Au quotidien, je me fais une session de Anki tous les matins avant d’attaquer ma journée. Ces derniers temps, j’y passe 5 à 15mn en combinant japonais + espagnol. C’est largement suffisant pour me faire apprendre plusieurs centaines de mots par semaine :

En moyenne je mémorise :

  • 75 mots/phrases en espagnol / semaine
  • 90 mots (kanji + prononciation) en japonais / semaine

C’est-à-dire plus d’une dizaine de mots espagnols par jour, et une douzaine en japonais. Quand j’étais en études au Japon, je faisais le triple de cela, voire plus. Idem quand je préparais le JLPT3 en France.

Honnêtement, je sais que je serai incapable de maintenir un rythme pareil sans utiliser Anki. J’ai déjà fait l’expérience avec et sans Anki, en essayant de mémoriser des listes de vocabulaire japonais de niveau JLPT1. Comme il s’agit de mots peu fréquents, je n’ai jamais l’occasion de les utiliser, donc il m’est difficile de les croiser au quotidien en dehors de mes listes de voca. J’ai tenté de les apprendre « à l’ancienne », c’est-à-dire en bourrage de crâne répété au quotidien. Le résultat était catastrophique puisqu’au bout de quelques jours (parfois quelques heures !), j’avais tout oublié.

Alors qu’avec Anki, je me rappelle très bien de la grande majorité des mots contenus dans mes différentes listes car l’application me les rappelle à intervalle régulier, quand elle sent que je vais les oublier.

C’est pour cela que j’apprécie ce logiciel : il nous mâche entièrement le travail en ne me proposant aujourd’hui que les mots pertinents car il calcule précisément ceux que je suis sur le point d’oublier.

Pas besoin de me demander comment on dit chat en japonais, je connais par cœur ce mot. Par contre « force centrifuge », j’ai besoin d’un petit rappel régulier pour ne pas l’oublier ?

En résumé, voici les principaux avantages et inconvénients de l’application Anki :

Les avantages de Anki

  • Le logiciel sur ordinateur est gratuit, de même que chez Android. Désolée pour les fervents utilisateurs d’Apple qui devront débourser 27,99€ pour se le procurer ☹ (ce qui au final revient au même prix qu’un bon livre de japonais, tout est relatif !)
  • Anki se base sur une méthode scientifique fondée, et son efficacité n’est plus à prouver. Il suffit de voir les milliers de témoignages qui attestent des bons résultats qu’il procure.
  • Le logiciel automatise absolument tout, contrairement à la boite de Leitner. Vous n’avez pas à vous poser la question de quoi réviser aujourd’hui.
  • 100% digital, vous pouvez l’emmener partout. Il ne prend pas de place, impossible de perdre ses flash cards ou de les oublier à la maison (sauf si vous oubliez votre téléphone !).
  • La possibilité de créer exactement les cartes qui nous conviennent (avec ou sans image, 1 ou plusieurs réponses, kanji kana romaji, avec des enregistrements audio, textes à trou…). Les possibilités sont infinies !
  • On peut télécharger des paquets de cartes déjà tout prêts, créés par d’autres personnes. Attention tout de même à ne pas apprendre des erreurs ! Vérifiez bien vos cartes avant de les apprendre.
  • Possibilité de synchroniser le logiciel sur ordinateur avec son téléphone pour réviser n’importe où, n’importe quand.
  • La fonction recherche : il m’est déjà arrivé de vouloir rechercher un mot ou une expression en particulier lorsque j’étais en cours avec un élève. La fonction recherche dans Anki m’a permis de retrouver l’info très rapidement.

Et surtout : le gain de temps !!

Car certes, il faut investir au départ un certain temps pour créer vos premières flash cards, mais c’est très vite rentabilisé. En effet, comme je vous le disais plus haut, lorsque j’ai voulu apprendre des listes de vocabulaire par cœur sans Anki, j’y ai passé beaucoup de temps pour au final ne rien retenir du tout. C’était du temps complètement perdu puisqu’aujourd’hui je ne me rappelle pas de ces mots.

Alors qu’avec Anki, dès le moment où je consacre du temps pour créer mes flash cards, le travail de mémorisation s’enclenche déjà. Il est en effet doublement efficace de créer ses propres flash cards puisque vous allez vous concentrer sur un mot pendant plusieurs secondes, voire minutes si vous faites comme moi et que vous associez une image à chaque mot. Le temps de chercher ma photo sur Google images, puis de créer ma flash card, j’ai déjà commencé à retenir le mot en question.

Par la suite, lors de mes révisions avec Anki, je me rappellerai plus facilement de ce mot car je me souviendrai également de l’expérience de recherche d’image que j’ai eu sur Google, ce qui fait que ce n’est plus un simple mot issu d’une liste que je mémorise, mais bel et bien une tranche de vie (de quelques minutes certes, mais ça ancre plus profondément le mot dans mes souvenirs ? ).

Cette technique est issue du livre Fluent Forever. Je vous en reparlerai dans un article consacré à cet ouvrage ?

Les inconvénients de Anki

  • Comme le souligne Lucien Roy dans cette vidéo, que faire si l’application disparait du jour au lendemain ? Autant vos flash cards papier seront toujours là, autant les données numériques peuvent être effacées sans jamais revenir.
  • Même digitales, vos flash cards vont finir par s’accumuler à n’en plus finir. Depuis que j’ai commencé à utiliser l’application, j’ai déjà créé plus de 20 paquets différents afin de progresser en japonais, coréen et espagnol. Selon leur thématique, je ne vais pas forcément travailler avec les mêmes paquets tous les jours. En réalité, je fonctionne par période : en ce moment je ne me concentre que sur 2 paquets (espagnol + JLPT1) car ce sont mes priorités. Mais un peu plus tôt dans l’année, je préférais passer du temps sur les mots issus d’un livre de contes en japonais que j’adore + des proverbes japonais. Et encore avant ça, j’étais sur le vocabulaire issu du light novel No Game No Life + les parties du corps en coréen.

C’est à la fois un avantage et un inconvénient : on finit par avoir des centaines de cartes à réviser, mais on a également le choix de travailler sur le thème qui nous intéresse en fonction de nos objectifs

  • Le plus gros inconvénient d’Anki, c’est qu’il faut s’y tenir tous les jours, sinon cela n’a aucun intérêt. Si vous ne l’utilisez qu’une fois par semaine, cela ne sera pas vraiment efficace, et vous aurez accumulé beaucoup de cartes à réviser, ce qui risque de vous en dégoûter. En même temps, je trouve que c’est le moyen parfait de s’habituer à faire du japonais au quotidien, car Anki est beaucoup plus efficace en 5mn/jour pendant 7 jours que 1h de révisions une seule fois dans la semaine !

Attention, disclaimer :

L’apprentissage avec la répétition espacée type Anki ne peut pas se substituer à la totalité de l’apprentissage d’une langue. Il est essentiel d’utiliser la langue en dehors de votre application sur téléphone et d’en faire quelque chose de concret : parler avec des natifs, lire des livres en japonais, écouter de vrais gens parler, etc.

N’oubliez jamais que la langue japonaise n’est qu’un outil, et qu’ensuite c’est la manière dont vous vous en servez qui vous permettra de réaliser vos rêves (voyager, regarder des animés sans sous-titre, etc). Anki n’est qu’un moyen d’y accéder plus rapidement et efficacement, mais il ne peut pas remplacer une conversation avec un natif ou toute autre utilisation du japonais. Ne vous limitez pas à ça pour progresser ! ?

Pourquoi je vous recommande d’utiliser le logiciel Anki

Ce que Anki a changé dans ma vie

Je pense que vous l’aurez compris, je suis une fervente utilisatrice d’Anki, et je la recommande à tous les apprenants en japonais. Je vois d’ailleurs nettement la différence entre mes élèves qui l’utilisent et ceux qui apprennent d’une autre manière. Inutile de vous dire quel camp retient le mieux son vocabulaire et ses kanji… !

Sans ce logiciel, je n’aurai clairement pas pu valider haut la main mon JLPT3, ni passer le JLPT2 en 1 an. J’ai enfin trouvé une technique efficace pour retenir des informations sur le long terme, et qui ne me demande que très peu d’investissement personnel.

3 à 4 fois par semaine j’entre du nouveau vocabulaire dans mes decks de cartes, puis je passe entre 5 à 15mn par jour pour les réviser. A la fin du mois, j’ai appris près de 700 nouveaux mots et phrases en japonais & espagnol confondus. Les années précédentes, j’atteignais des scores encore plus élevés car j’en faisais une priorité dans ma vie et j’y passais 20 à 40mn par jour.

Concrètement, que faut-il faire ?

Il est beaucoup plus efficace de faire 10mn de Anki par jour durant toute la semaine plutôt que 3h de révisions intenses d’affilée le dimanche. Non seulement vous allez gagner du temps, mais en plus ce sera réellement plus efficace sur le long terme.

Alors certes, il faut prendre le temps de créer vos flash cards (sur le logiciel Anki ou bien sur papier si vous préférez la boite de Leitner), mais le temps que vous passez à les écrire vous prépare déjà au travail de mémorisation.

Comme recommandé dans le livre Fluent Forever dont je vous parlerai dans un prochain article, je vous conseille d’associer une image à chaque flash card. C’est ce que je fais depuis 2019 dans mon apprentissage du japonais et de l’espagnol, et je remarque une très nette amélioration de ma vitesse d’apprentissage par rapport à l’époque où je faisais tout en texte uniquement. Quand j’entends ou lis le mot japonais ou espagnol, j’ai directement l’image (empruntée à ce cher Google) qui me vient en tête. C’est un souvenir beaucoup plus vivant que de simples lettres écrites en noir sur blanc.

Vous pouvez télécharger le logiciel sur ordinateur en cliquant ici, et voici les liens pour l’application Android et l’application Apple.

Je vous conseille de regarder ce tutoriel pour pleinement comprendre son utilisation, et voir les différentes possibilités de création de flash cards. Selon ce que vous voulez retenir comme information, vous pouvez personnaliser vos cartes en mettant en avant ce qui est important pour vous ?

Commencez le plus tôt possible !

Même si vous ne créez que 5 nouvelles cartes par jour, faites-le dès maintenant ! En commençant aujourd’hui et en rajoutant des cartes au fur et à mesure, vous aurez le temps de les apprendre sans vous sentir submerger. C’est exactement ce que je fais pour le japonais et l’espagnol. Je me rajoute une trentaine de mots japonais et une dizaine d’espagnol 3 à 4 fois par semaine, comme ça je peux les apprendre dès le lendemain et au bout d’une semaine je les connais déjà par cœur. Et comme j’en rajoute une couche régulièrement, ma progression est infinie.

C’est uniquement le jour où je déciderai d’arrêter de réviser ce paquet que ce cercle vertueux prendra fin. Soit parce que je ne souhaite plus rajouter de nouveaux mots, auquel cas j’aurais le temps de maîtriser l’intégralité de mon paquet, soit parce que j’aurai envie de passer à autre chose.

Mais n’oubliez pas que Anki n’est qu’un outil vous permettant de vous faciliter (considérablement) la tâche la plus ingrate de l’apprentissage des langues : la mémorisation du vocabulaire. Il ne peut pas se suffire à lui seul et doit bien évidemment être couplé avec de la compréhension écrite & orale, mais aussi et surtout de l’expression écrite et orale afin que vous sachiez former des phrases par vous-mêmes et discuter librement avec des natifs de tout ce qui vous tient à cœur.

Évidemment, Anki n’est pas une baguette magique qui va vous rendre bilingue du jour au lendemain. C’est uniquement un moyen d’apprendre du vocabulaire ou des kanji plus efficacement, mais à côté de ça je ne peux que vous encourager à lire, écouter et parler japonais le plus souvent possible, dès que vous en avez l’occasion !

Progresser dans une langue, ce n’est pas uniquement se manger des listes de voca juste pour dire qu’on connait des milliers de mots. C’est sympa, mais le but c’est de pouvoir l’utiliser au quotidien sinon ça n’a aucun intérêt ?

Et si jamais vous n’êtes pas encore convaincus par Anki, vous pouvez demander à mes ancienens élèves les Japan Trotteuses ce qu’elles en pensent ! (spoiler : elles font parties de la #TeamAnki ? )

Pour aller plus loin :

Sophie - Cours de Japonais

Sophie, professeur de japonais depuis 2013, a créé sa formation OBJECTIF JAPON en 2020 et a accompagné depuis des milliers d’élèves dans leur apprentissage du japonais. Sur son site et sur les réseaux, elle partage les astuces qui lui ont permis d’apprendre elle-même le japonais.

17 commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *