Les transports en commun au Japon sont associés à de nombreuses qualités : propreté, ponctualité, confort et sécurité… Mais pour ceux qui n’ont jamais visité le pays, la peur de ne pas s’y retrouver est bien réelle. Et c’est normal : lorsqu’on arrive dans un nouvel endroit, on perd nos repères, surtout si l’on est à l’étranger !
Ne vous en faites pas, le Japon accueille de nombreux touristes chaque année, et tous arrivent à se débrouiller sans parler un mot de japonais. Alors, pourquoi pas vous ? 😉
Dans ce guide, je vous explique tout sur le train, le bus, panneaux, tickets et bonnes manières dans les transports au Japon !
Les transports en commun au Japon : informations de base
Sachez que, dans les grandes villes, les arrêts de train comme du bus sont retranscrits en caractères latins. Vous n’avez donc pas à vous en faire si vous n’arrivez pas à déchiffrer les kanji (漢字、かんじ) qui composent le nom de la station ou de l’arrêt qui vous intéresse. Des annonces orales sont faites en japonais, mais également en anglais dans les lieux touristiques. Je vous conseille tout de même de garder un œil sur Google Map pour vérifier votre trajet, d’autant plus que vous aurez facilement accès au wifi gratuit à bord des trains et dans les stations.
Une petite particularité à souligner : les transports en commun ne sont pas tous détenus par une seule et même compagnie au Japon. Bien que la compagnie Japan Rail (JR) gère un grand nombre de lignes, il est important de rester vigilant lors de vos déplacements en train, métro ou bus. En effet, chaque compagnie applique ses propres tarifs.
Acheter son ticket de train au Japon
⚠️ Avant tout : pensez à prendre de l’argent liquide sur vous. A part si vous payez au guichet, la majorité des machines automatiques n’accepte pas les cartes bancaires.
Voici à quoi ressemble le coin des machines automatiques pour acheter vos tickets :

Ces dernières peuvent être réglées en langue anglaise pour vous faciliter la tâche… et heureusement ! Car même si vous connaissez les kanji, certains lieux sont écrits avec des caractères très rarement utilisés, il se peut donc que vous ne parveniez pas à les reconnaître ou à les lire !
Au Japon, on paye à la distance parcourue. Sur l’écran à droite de l’image ci-dessus, vous pouvez voir les différents « coûts de trajets » allant de 140 à 1320¥. Plus vous allez loin, et plus le trajet est cher, logique. 😉
Pour déterminer combien vous coûtera votre trajet vous pouvez entrer le nom de votre destination dans la machine ou bien consulter le tableau des lignes de métro, présent aux dessus des machines (voir la photo de gauche). Chaque station indiquera un prix différent. Mais attention, ces panneaux sont en japonais, ils ne sont donc pas lisibles si vous ne connaissez pas le nom de votre station d’arrivée.
Dernière solution, rentrer votre trajet sur Google Map, l’application vous donne de précieuses informations, comme le coût du trajet, le wagon de train le plus proche de votre sortie, etc.

Dans cet exemple vous verrez tout en bas à gauche la mention :
Coût : IC 178 JPY
Le principe du « fare adjustment »
Vous vous êtes trompés et acheté un ticket à 140¥ alors que votre trajet coûtait 280¥. Résultat, quand vous essayez de sortir, votre ticket est refusé. Pas de panique ! Vous pouvez vous diriger vers un comptoir ou vers les machines de « fare adjustment » qui permettent de payer la différence afin de régulariser votre situation.

À noter : cela fonctionne également dans l’autre sens ! Si vous avez « trop » payé, n’hésitez pas à vous rendre au comptoir pour qu’un employé vous rembourse la différence de prix.
Les cartes de transport SUICA, PASMO, ICOCA…
Ces cartes sur lesquelles vous pouvez charger une certaine somme sont extrêmement pratiques ! Ce sont des sortes de porte-monnaie électronique/pass qui pourraient faire penser à la carte Navigo de Paris.
En avoir une est un vrai gain de temps : cela vous évite à chaque fois de devoir acheter votre ticket, surtout quand c’est l’heure d’affluence. Par contre, elles ne peuvent pas être utilisées pour payer les trains express (ou plus exactement, il faudra « compléter » le prix payé sur votre carte avec un ticket supplémentaire acheté pour avoir le droit de monter dans le train Express), les Shinkansen ou les navettes d’aéroport.
Il faut les charger en machine, mais attention : vous ne pouvez charger votre carte qu’avec de l’argent liquide. Vous ne pouvez pas la charger avec une carte de crédit. ❌

La carte SUICA coûte 1 500 ¥ minimum: 1 000 ¥ de crédit, et 500 ¥ de caution. Elle peut contenir jusqu’à 20 000 ¥ maximum. Pour la recharger, c’est très simple, n’importe quel automate de station pourra le faire pour vous. Vous ne pourrez la restituer que dans un guichet JR dans la région de Tôkyô. Les frais de restitution sont de 210 ¥. Elle se périme au bout de dix ans, vous pouvez donc la conserver pour un prochain voyage au Japon. .
La carte PASMO, vendue par une autre compagnie, coûte elle aussi 500 ¥, et vous pouvez décider de la charger du montant de votre choix : entre 1 000 et 250 000 ¥.
La carte ICOCA est celle du Kansai, utilisée à Kyôto, Nara, Ôsaka, elle vous reviendra un peu moins cher. En revanche elle sera légèrement majorée pour les trajets à Tôkyô. Elle se charge exactement de la même manière que les deux autres.

Pour info : ces cartes permettent aussi de payer au konbini, dans certains distributeurs automatiques, etc. Les Japonais les intègrent directement à leur téléphone portable.
Le métro au Japon, comment ça marche ?
Très pratique bien qu’assez cher, le métro ou chikatestsu (地下鉄、ちかてつ) dessert assez bien les grandes villes.
- 地 (ち、chi) désignant « la terre » ;
- 下 (か、ka) est le kanji de « en-dessous » ;
- 鉄 (てつ、tetsu) signifie « le fer, la ferraille ».
À Tôkyô, il sera sans doute votre principal moyen de transport. Au Japon, plusieurs compagnies se partagent le réseau urbain : la JR, Metro, Toei, etc.
Elles sont toutes accessibles avec une carte de transport ou un ticket de métro.
À Kyôto, il est souvent conseillé de prendre le bus plutôt que le métro. Celui-ci dessert beaucoup plus d’endroits, en plus d’être moins cher. Malheureusement les bus de Kyôto sont bondés et les touristes y sont peu appréciés. Personnellement je vous recommande donc plutôt de combiner métro+marche ou location de vélo si vous le pouvez. Et sinon, de faire quelques trajets en taxi.
Le bus au Japon : où monter ? Combien ça coûte ?
Bien que moins ponctuels que le métro, les bus (バス) au Japon sont en général bien pratiques. Dans les grandes villes, les arrêts sont souvent indiqués en japonais et en anglais. Dans les plus modernes, un panneau électronique annonce même le montant du trajet, etc.
Mais attention, chaque ville a sa réglementation : monter à l’avant ? À l’arrière ? Prendre un ticket ou non ?
⚡ À Tôkyô, on monte à l’avant et on paye directement au niveau du chauffeur, en liquide ou avec sa carte de transport. Si vous ne vous rendez pas à en banlieue, les tarifs sont fixes. Il y a deux types de bus : les bus communautaires qui se déplacent à l’intérieur d’un même quartier à 100 ¥, et les bus de Tôei à 210 ¥ le trajet pour un adulte et 110¥ pour un enfant.
⚡ Pour Kyôto, vous montez à l’arrière, et paierez au moment de descendre, en passant près du chauffeur à l’avant. Le prix d’un trajet dans la ville est fixe : 230 ¥ pour un adulte, et 120 ¥ pour un enfant (de 6 à 12 ans). Là encore vous pouvez vous acquitter du montant demandé avec votre carte de transport.

Les différents types de trains au Japon
Le train ou densha en japonais (電車、でんしゃ), est l’un des transports en commun les plus empruntés au Japon. Ce mot est composé de deux kanji :
- 電 (でん、den) qui veut dire « l’électricité » ;
- 車 (しゃ、sha) qui représente un « véhicule », (c’est le même kanji que pour la voiture « kuruma » : 車、くるま).
Les gares, eki en japonais (駅-えき), sont de tailles variables, et les plus grandes peuvent être de vrais labyrinthes, celle de Shinjuku à Tôkyô ! Cependant, grâce à Google map et à ses indications très précises, vous devriez réussir à trouver sans trop de mal les différents quais et horaires des trains.
De nombreux types de trains existent au Japon, du plus rapide au plus lent :
- le Shinkansen (新幹線、しんかんせん), le plus rapide d’entre tous ;
- le Tokkyû (特急、とっきゅう), le limited express ;
- le Kyûkô (急行、きゅうこ), l’express, semi-express ;
- le Kaisoku (快速、かいそく), le train rapide ;
- le futsû (普通、ふつう), le train local qui s’arrête à toutes les gares.

Pensez à vous renseigner, car certains ne desservent que les plus grosses gares de leur ligne. Il serait donc dommage de sauter dans le premier train express qui passe par là, pour finalement ne jamais atteindre votre destination !
Petite note : il n’y a que dans l’archipel d’Okinawa (沖縄、おきなわ) tout au Sud du Japon où il n’y a pas de train : seulement un monorail ou des bus pour Naha (那覇、なは), ainsi que des bateaux.
Le Shinkansen : différentes « voitures », déchiffrer ses billets, etc.
Le fameux Shinkansen (新幹線、しんかんせん), ou train à grande vitesse est mondialement reconnu pour sa rapidité, son confort, sa ponctualité… Bref, tout ce dont on rêve ! Le Shinkansen est LA star des transports en commun au Japon. Son nom est composé de trois kanji :
- 新 (しん、shin) signifiant « nouveau » ;
- 幹線 (かん et せん、 »kansen ») veut dire « grande ligne, ligne principale ».
Les Shinkansen relient les plus grosses villes du Japon entre elles. Une ligne qui devrait relier Tôkyô à Sapporo (札幌) est en construction, et serait prévue pour les années 2030.

En tout cas, c’est une fabuleuse expérience à faire lorsqu’on est au Japon. Différents types de Shinkansen existent. Le tarif dépendra donc de la rapidité du shinkansen choisi et de votre destination. La ligne la plus empruntée est celle du Tôkaidô (東海道、とうかいどう) : soit celle qui relie Tôkyô à Ôsaka.
Le plus rapide est le Nozomi (のぞみ), car il ne s’arrête qu’aux gares affluentes, il atteint une vitesse de 320 km/h. のぞみ signifie « souhait, espoir ».
Vient ensuite le Hikari (光、ひかり), signifiant « lumière ». C’est l’option la plus rapide comprise dans le JR Rail Pass. Pour un trajet Tôkyô-Kyôto, cela mettra 2 heures et 40 minutes.
Le Kodama (こだま) (alias « écho ») est le plus lent car il s’arrête à de nombreuses gares, comptez donc environ 4 heures de Tôkyô à Kyôto.

Si vous ne voyagez pas lors des périodes d’affluence, comme la Golden Week, ou O-bon (お盆、おぼん), vous devriez pouvoir prendre votre Shinkansen sans avoir besoin de réserver une place. Il vous suffit d’acheter un billet « simple ».😉
Les voitures où vous pouvez vous installer n’importe où, sans avoir réservé une place précise sont indiquées par le terme 自由席 (じゆうせき、jiyuuseki) :
- 自由 (じゆう, jiyû) pour « libre » ;
- 席 (せき、seki) pour « place ».
Pour vous installer dans une autre voiture, il vous faudra acheter un billet légèrement plus cher avec une place attribuée. Il y a également un wagon de première classe. Symbolisée par un trèfle à quatre feuilles, cette voiture est nommée la « Green car ». 🍀
Pour acheter votre ticket si vous n’avez pas de JR Pass, vous pouvez vous rendre au midori no madoguchi (緑の窓口、みどりのまどぐち) et faire votre demande au guichet.
Se servir d’une machine automatique est également une possibilité : vous pourrez la mettre en anglais pour réserver votre billet. Exceptionnellement, ces machines acceptent la carte bancaire, comme le coût est assez conséquent.
Les détenteurs du JR Rail Pass ne peuvent pas monter à bord d’un Shinkansen Nozomi ou Mizuho.
⚠️ Lire vos billets de Shinkansen en japonais : vous vous demandez comment déchiffrer vos billets de train japonais ? Je vous ai préparé un article dédié au sujet.

Le JR Rail Pass pour les transports en commun au Japon : rentable ou pas ?
Déjà, le JR Rail Pass n’est accessible qu’au visiteur temporaire, c’est-à-dire qui effectue un séjour de moins de 90 jours. Les visas comme visa étudiant ou vacances-travail ne peuvent pas en bénéficier…❌
On ne va pas se mentir, le prix du Japan Rail Pass a augmenté de manière significative.
Depuis octobre 2023, le coût d’un JR Pass de classe ordinaire est de :
- 7 jours : 50 000 JPY
- 14 jours : 80 000 JPY
- 21 jours : 100 000 JPY
Pour vous donner une idée, un voyage aller-retour, dans le shinkansen entre Tôkyô et Kyôto vous coûtera seulement environ ~27940 JPY. Difficile de rentabiliser le pass n’est-ce pas ?
Si vous souhaitez en savoir plus, visitez le site officiel du JR Rail Pass.

Les règles de politesses des transports en commun au Japon
Difficile de terminer cet article sans mentionner les règles de savoir-vivre à suivre dans les transports en commun au Japon.
1- Veillez à laisser les places assises prioritaires, signalées par des pictogrammes explicites, aux personnes âgées, femmes enceintes, etc.
2- Évitez de manger et de boire dans les transports, c’est très mal vu. La seule exception est le Shinkansen, où vous pourrez voir tout le monde sortir son petit bento.
3- Faites la queue en respectant les marquages au sol sur les quais et attendez que les passagers descendent avant de monter dans le train.
4- Évitez d’avoir des conversations bruyantes. Respectez au maximum le silence en laissant également votre téléphone en mode silencieux (et ne prenez pas d’appels dans le train ou le bus !).
5- Retirez votre sac à dos dans les espaces bondés et placez-le plutôt devant vous ou, si possible, utilisez les porte-bagages au-dessus des sièges pour ne pas gêner les autres passagers.
Voilà, vous en savez plus sur les transports en commun au Japon. Et même si les kanji un peu partout ou la foule ont de quoi intimider, je peux vous assurer que vous vous en sortirez sans problème. 🔥🔥
Dans les grandes villes, il y a énormément de retranscriptions en caractères latins ! En cas de doute, rapprochez vous du personnel de bord ou des agents sur le quai. Ils essayeront de vous aider au mieux.
Si vous êtes déjà parti au Japon, racontez-moi vos anecdotes sur les transports en commun japonais 😉
Et pour ceux qui n’y sont pas encore allés : qu’est-ce que vous redoutez le plus ?
Vivez le Japon autrement
Mon équipe et moi vous partageons nos meilleurs coups de cœur et conseils : itinéraires authentiques, lieux méconnus et adresses incontournables pour vivre le Japon autrement. ✨
Ne partez pas sans découvrir ces ressources exclusives, elles feront toute la différence pour votre voyage ! 🌸






6 commentaires
Fred
Bonjour Sophie,
Tes articles sont très complets et sont une source d’inspiration pour moi qui débute un blog et celui-ci ne déroge pas à la règle! Super travail !
Nicolas
Très bel article MERCI ! Je suis très attiré par cette culture, sans trop savoir pourquoi… Je pense que les notions de rigueur et d’honneur sont les principales qualité. Mais je sais que la nuit tombée… le japonais du jour se transforme ! Enfin je crois savoir. Merci pour cette plongée dans une culture mystérieuse et attirante 😊
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Christian Foray
Bravo pour ce descriptif ferroviaire 🙏
Je suis allé au Japon en juillet août 2019, ce que j’ai vraiment craint c’est la climatisation hyper froide, très désagréable, je suis revenu malade comme un chien mais vraiment, je ne comprends pas pourquoi ils mettent des clim partout (hôtel, magasins, trains ?, sans doute le modèle américain😡) cela dit quelle ponctualité !
D’une manière générale je fuis les transports, je me déplace qu’en voiture et si je n’avais pas été accompagné par un ami qui était déjà venu je ne m’en serais pas sorti (pour savoir dans quel sens aller 🤣) Je ne parlais pas japonais donc 😱 du coup je m’y suis mis en suivant les excellents cours de Sophie Sensei 🙏👍😊 またね
Chantal Winter
ソフィーさんこんいちは。
Je suis allée au Japon en 2024 avec juste quelques phrases types, et cela s’est vraiment très bien passé.
Bien sûr avec Google Maps pour les trajets, la carte, je crois que j’ai une Icoca, et je crois qu’elles sont valables dans tout le Japon. Je compte la réutiliser cette année (j’y vais en Novembre).
Ce que je n’avais pas compris c’est qu’il y a plusieurs gares même dans certaines plus petites villes avec l’expérience de Osaka.
En voulant repartir j’ai demandé le trajet pour la gare d’Osaka à google maps et on a attendu sagement que notre train s’affiche pour connaitre la quai et rien.
Pour finir j’ai posé la question, une première personne m’a un peu envoyée promener, oui ça arrive, et la deuxième m’a fait comprendre que nous n’étions pas à Shin-Osaka……
Et voilà pourquoi le train réservé ne s’affichait pas. Heureusement nous avions un JRpass et nous avons donc pu prendre le train suivant.
il y a donc quelques avantages à avoir le pass même s’il n’est plus vraiment rentable, et pour un premier voyage ça peut être pratique. Mais je ne le reprend pas pour mon prochain voyage.
Par contre le métro de Tokyo fait un peu peur, mais je crois comme tous les métros des grandes villes quand on le connait pas. Mais ça ce sera pour 2026 car je resterai peu à Tokyo cette année.
Merci pour ces infos