Top 13 des yƓkai les plus mignons

Un yĆ“kai mignon, mais comment est-ce possible ? Quand on Ć©voque ces crĆ©atures issues du folklore japonais, c’est plutĆ“t dans un contexte nĆ©gatif. Surtout lorsquā€™on regarde les deux kanji qui composent le terme :

  • 妖 Ā« yĆ“ Ā»  : pour Ā« ensorcelant Ā», Ā« calamitĆ© Ā» ;
  • ę€Ŗ Ā« kai Ā» : pour Ā« spectre Ā», Ā« apparition Ā».

VoilĆ , quand on lit cela, ce nā€™est pas trĆØs rassurant. Pourtant, saviez-vous quā€™il nā€™existe pas que des bestioles viles et assoiffĆ©es de sang ? En effet, avec tout ce qui a Ć©tĆ© recensĆ©, et selon les rĆ©gions, il y en a forcĆ©ment qui ne peuvent pas ĆŖtre considĆ©rĆ©s comme des monstres, tellement ils sont adorables. PrĆ©parez vos bougies pour lā€™heure du bœuf, nous voici partis pour un top 13 des yĆ“kai les plus mignons !

1. Le Tanuki, un yƓkai mignon et ventripotent

tanuki kawaii

Tanuki (ē‹øć€ćŸć¬ć) veut dire Ā« chien viverrin Ā» en japonais. Pour ceux qui ne savent pas Ć  quoi cela ressemble, imaginez un raton laveur. Cliquez ici pour voir une photo de cet adorable boule de poils ?
Ɖtrangement, cet animal est de la famille des canidĆ©s. Le yĆ“kai Tanuki est reprĆ©sentĆ© avec un ventre imposant, un chapeau de paille et une flasque dā€™alcool. Bon vivant, il ne refuse pas du bon sake (酒态恕恑) ou un dĆ©licieux repas.

Il est capable de se mĆ©tamorphoser. Cā€™est en effet plus simple pour tromper les humains, mĆŖme sā€™il apprĆ©cie leur compagnie. Il a un pouvoir encore plus… Ć©trange, dirons-nous : il peut changer la taille de ses testicules, et ces derniers peuvent servir dā€™armes, de tambours et autres joyeusetĆ©s.

Tanuki

Le Tanuki nā€™est pas fonciĆØrement bon ou mauvais. En fait, cā€™est un yĆ“kai trĆØs humain dans son comportement : certains sont connus pour ĆŖtre trĆØs amicaux, dā€™autres des voleurs fourbes ou farceurs insatiables. Dans des temps anciens, on raconte que le Tanuki Ć©tait considĆ©rĆ© comme une divinitĆ©. Maintenant, il en est le messager, voire le gardien de certaines rĆ©gions. Il est trĆØs prĆ©sent dans la culture japonaise, et il nā€™est pas rare de le retrouver dans les magasins de souvenirs. Cā€™est un des yĆ“kai les plus mignons, et les touristes nā€™hĆ©sitent pas Ć  en ramener un Ć  la maison. Il faut bien avouer quā€™il a une bouille bien sympathique !

2. Le Kitsune, rusĆ© comme le renard quā€™il est

Kitsune

On est dā€™accord pour dire quā€™un renard, cā€™est mignon. Et le Kitsune (ē‹ć€ćć¤ć­) nā€™Ć©chappe pas Ć  cette rĆØgle. Il peut se mĆ©tamorphoser, comme le Tanuki. Mais le Kitsune, bien quā€™en apparence adorable, est bien plus fourbe que son compĆØre. En effet, on rapporte de nombreux rĆ©cits oĆ¹ il sā€™est transformĆ©e en magnifique courtisane pour duper les hommes. Le pire, cā€™est que Ƨa marche trĆØs bien ! Souvent, lorsquā€™une femme Ć©tait trĆØs belle, mais vicieuse, on se doutait quā€™il y eĆ»t un Kitsune derriĆØre : soit une possession, soit une crĆ©ature vulpine qui sā€™Ć©tait transformĆ©e en humaine.

Femme Kitsune

Ā« RusĆ© comme un renard Ā», cā€™est bien ce qui caractĆ©rise ce yĆ“kai, qui sait jouer des tours et arrive Ć  retomber sur ses pattes, mĆŖme dans les situations les plus embarrassantes. Un Kitsune peut sā€™habituer Ć  la vie humaine jusquā€™Ć  lā€™apprĆ©cier, au point de rester dĆ©guisĆ© toute sa vie, en fondant une famille, en trouvant du travailā€¦

Comment savoir qui est un Kitsune et qui ne lā€™est pas ? En gĆ©nĆ©ral, vous pouvez leur faire boire de lā€™alcool. En Ć©tant saoul, il se peut quā€™il se trahisse lui-mĆŖme, car il contrĆ“le moins sa transformation : une queue, des crocsā€¦ Oups, la gaffe ! Les Kitsune ont Ć©galement une peur bleue des chiens. Alors si la personne sā€™enfuit en voyant cet animal, ou que votre ami Ć  quatre pattes sā€™agite en la prĆ©sence de cet Ā« humain Ā», vous avez peut-ĆŖtre affaire Ć  un renard, qui sait ?

Le Kitsune est aussi connu comme Ć©tant un messager, particuliĆØrement pour Inari (ēØ²č·ć€ć„ćŖ悊), dĆ©esse du riz. Cā€™est un protecteur trĆØs adulĆ©. Cā€™est pour cela quā€™au Fushimi Inari, vous pourrez retrouver dā€™adorables statues en pierre de ces crĆ©atures, ainsi que tous les petits souvenirs mettant en vedette ce yĆ“kai mignon.

3. Les Kodama, les esprits de la forĆŖt

CrƩdits : Princesse Mononoke du Studio Ghibli

Kodama (ęœØéœŠć€ć“ć ć¾) veut dire Ā« esprit de la forĆŖt Ā». Deux autres orthographes lui sont connues : ęœØ魂 et č°ŗ. Elles se prononcent toutes de la mĆŖme faƧon. Les esprits de la forĆŖt, on peut les imaginer comme on veut : invisibles, minuscules, avec des feuilles, etc. Dans diffĆ©rents rĆ©cits, on le dĆ©crit comme un yĆ“kai prenant diffĆ©rentes formes : ils pourraient se transformer en spectre, renard, dĆ©mon, et mĆŖme humain. Mais la reprĆ©sentation la plus connue est sĆ»rement celle dans Princesse Mononoke (ć‚‚ć®ć®ć‘å§«ć€ć‚‚ć®ć®ć‘ć²ć‚) du Studio Ghibli. Les petits sylvains sont carrĆ©ment les mascottes de cet anime. Ils ressemblent Ć  des humanoĆÆdes minuscules et translucides, qui dodelinent de la tĆŖte Ć  longueur de journĆ©e. En plus, ils sont absolument inoffensifs, ils ne sont que spectateurs. Sous cette forme, on peut vraiment dire que ce sont des yĆ“kai trĆØs mignons !

Ils sont vus comme des divinitĆ©s sylvestres, et si lā€™arbre dans lequel ils vivent est coupĆ©, le responsable sera maudit. Les arbres habitĆ©s par des Kodama sont facilement repĆ©rables grĆ¢ce Ć  une corde sacrĆ©e, le shimenawa (ę³Ø連ēø„态恗悁ćŖ悏). Il y a des torsades de paille de riz dessus. Ce sont dā€™ailleurs ces mĆŖmes cordes que lā€™on retrouve autour des sanctuaires et dont je parle un peu plus en dĆ©tails dans cette vidĆ©o.

4. Le Kasa-obake, le parapluie farceur

Kasa-Obake

Le Kasa-obake (å‚˜ćŠåŒ–ć‘ć€ć‹ć•ćŠć°ć‘) est tout simplement un parapluie ou une ombrelle qui a pris vie. ChaussĆ© dā€™une geta Ć  une dent, il est unijambiste, cyclope et tire la langue. Cette apparence trĆØs comique lā€™est dā€™autant plus, car il se dĆ©place en sautillant Ć  cause de sa seule jambe ! Il est trĆØs rare quā€™il en ait deux. Il doit ĆŖtre sĆ»rement lā€™un des monstres prĆ©fĆ©rĆ©s des Japonais, parce quā€™il est souvent reprĆ©sentĆ© dans les illustrations de yĆ“kai. Ses apparitions remontent Ć  lā€™Ć©poque oĆ¹ TĆ“kyĆ“, anciennement Edo, est devenue la capitale du Japon. Il fait partie de la famille des Tsukumogami (付å–Ŗē„žć€ć¤ćć‚‚ćŒćæ) : ces objets ont la particularitĆ© de devenir vivants Ć  partir de leur centiĆØme anniversaire. Faites donc attention Ć  toutes ces vieilles babioles que vous avez stockĆ©es dans votre grenier, il pourrait y en avoir une qui commence Ć  sā€™animer…

PlutĆ“t farceur, mais pas mauvais au fond, le Kasa-obake aime surprendre les humains. Il adore apparaĆ®tre derriĆØre eux, et les lĆ©cher au visage, comme un petit toutou. Chacun son hobby ? On raconte que lors de nuits de fortes pluies, il sā€™amuse Ć  faire envoler les personnes quā€™il croise sur sa route. Pas trĆØs cool, mais son petit air espiĆØgle et sa dĆ©marche maladroite font de lui un des yĆ“kai les plus mignons du folklore japonais !

5. Les Koropokkuru, le peuple lutin des AĆÆnous

Koropokkuru

Issus du folklore aĆÆnou, donc de HokkaidĆ“ (åŒ—ęµ·é“ć€ć»ć£ć‹ć„ć©ć†), les Koropokkuru (ć‚³ćƒ­ćƒćƒƒć‚Æ惫) sont des petits ĆŖtres gĆ©nĆ©reux qui adorent pĆŖcher et chasser. Ils seraient sur ces terres depuis bien avant les humains. Ces lutins entretenaient dā€™ailleurs une relation assez Ć©troite avec le peuple aĆÆnou. Ils leur offraient souvent des poissons, de la viande, des jeux. Ils leur auraient mĆŖme enseignĆ© lā€™art du tatouage. Mais ils nā€™aimaient pas ĆŖtre vus, cā€™est pour Ƨa que lorsquā€™ils apportaient des prĆ©sents, ils le faisaient uniquement la nuit. Ils aidaient aussi les voyageurs perdus Ć  retrouver leur chemin.

NĆ©anmoins, ce qui devait arriver arriva : un jeune homme voulut savoir Ć  quoi ressemblait ce peuple. Il se cacha alors prĆØs de lā€™endroit oĆ¹ les petites crĆ©atures dĆ©posaient les cadeaux. Lorsque lā€™occasion se prĆ©senta, il se saisit dā€™une dā€™entre elles, et lā€™emmena Ć  lā€™intĆ©rieur de sa maison. TrĆØs Ć©nervĆ©e par le comportement du jeune AĆÆnou, les Koropokkuru dĆ©cidĆØrent de quitter HokkaidĆ“. On raconte quā€™on peut retrouver des restes de leur civilisation Ć  HokkaidĆ“.

6. Le KijimunĆ¢, lā€™esprit du bois dā€™Okinawa

KijimunĆ¢

Couvert de poil, le KijimunĆ¢ (悭ć‚øćƒ ćƒŠćƒ¼) est un yĆ“kai dā€™Okinawa (ę²–ēø„ć€ćŠććŖ悏). Il ressemblerait Ć  un enfant de bas Ć¢ge avec des cheveux rouges et une grosse tĆŖte. Cā€™est un esprit du bois qui vit dans des arbres gĆ©ants et vieux, parfois considĆ©rĆ© comme lā€™Ć©quivalent OkinawaĆÆen du Kodama. Il est aussi un pĆŖcheur professionnel. On peut savoir quā€™un KijimunĆ¢ sā€™est nourri dans les environs, car il ne consomme quā€™un seul œil du poisson attrapĆ©. Pourquoi cette partie uniquement ? On ne sait pas vraiment. Vous pouvez rĆ©cupĆ©rer le reste : une bonne flatterie et le tour est jouĆ©. Devenir son ami serait soi-disant facile. Si vous y parvenez, il vous aidera Ć  la pĆŖche, et peut-ĆŖtre mĆŖme Ć  devenir riche ! Par contre, ne lui offrez pas de poulpe, il dĆ©teste Ƨa, et mettra fin Ć  toute relation. Si vous lui faites une promesse, tenez-la, sinon il se vengera…

Le KijimunĆ¢ sait se montrer farceur : il vole le feu des lanternes la nuit et aime effrayer les animaux. Dā€™ailleurs le feu, parlons-en ! Il semble liĆ© Ć  cette crĆ©ature. Il est dit quā€™il allume ce feu lors du Ā« Jour des yĆ“kai Ā», pour annoncer lā€™Ć©vĆ©nement. Un feu sur le toit dā€™une maison serait un mauvais prĆ©sage, ainsi que lā€™Å“uvre dā€™un KijimunĆ¢.

7. Le Haradashi, ce yƓkai qui vous veut du bien

Haradashi

Vous vous sentez dĆ©primĆ© ? Vous nā€™arrivez pas Ć  retrouver le sourire ? Cā€™est lĆ  que le Haradashi (č…¹å‡ŗ恗态ćÆ悉恠恗), Ā« celui qui montre son ventre Ā», apparaĆ®t pour vous faire redonner goĆ»t Ć  la vie ! Alors soyons clairs : ce yĆ“kai nā€™est pas mignon dans son apparence, mais dans son comportement. En effet, son passe-temps favori, cā€™est dā€™amuser la galerie. Et surtout les personnes qui sont malheureuses. Normalement, il prend lā€™apparence dā€™un humain, mais lorsquā€™il trouve sa cible, il rĆ©vĆØle sa vraie nature. On le dĆ©crit comme un torse avec un visage comique sur le ventre. Cā€™est un bon vivant, il ne dira jamais non Ć  du bon sake, comme le Tanuki. Lā€™autre activitĆ© favorite du Haradashi, cā€™est de danser de maniĆØre grotesque, afin de faire rire la personne dĆ©sespĆ©rĆ©e. Il aide donc Ć  Ć©vacuer tout le stress, et Ć  vous sentir mieux.

On raconte aussi quā€™il habite de vieux temples quā€™il a choisi comme domicile. Il y convie ceux qui sont dans le besoin. Au programme : une chambre bien chaleureuse, un dĆ©licieux repas, et une bonne dose de rire ! Ce yĆ“kai doit sĆ»rement ĆŖtre lā€™un des rares reprĆ©sentant de ces crĆ©atures qui vous veut autant de bien.

8. Le TƓfu KozƓ, un yƓkai mignon qui livre du tƓfu

TƓfu KozƓ

Le TĆ“fu KozĆ“ (č±†č…å°åƒ§ć€ćØ恆恵恓恞恆) Ā« lā€™enfant au tĆ“fu Ā», ressemble Ć  un bambin qui transporte du tĆ“fu sur un plateau. La seule diffĆ©rence, cā€™est que ses pieds nā€™ont que deux orteils chacun, avec des ongles crochus. Il porte un chapeau de pluie, et semble errer dans les villes lorsquā€™il pleut. Dā€™un naturel timide, il nā€™osera pas embĆŖter un humain. En fait, il sert souvent de laquais pour des yĆ“kai Ā« supĆ©rieurs Ā» qui adorent se moquer de ce pauvre TĆ“fu KozĆ“, quā€™ils considĆØrent comme faible. Tout Ƨa parce quā€™il est inoffensif et trop mignon. Le pire dĆ©lit quā€™il puisse commettre, cā€™est de vous suivre la nuitā€¦ pour ne faire absolument rien. Effrayant, nā€™est-ce pas ? Attention toutefois Ć  ne pas manger son tĆ“fu, mĆŖme sā€™il semble dĆ©licieux au premier abord. Avis aux gourmands ou curieux : de la moisissure pousserait dans votre corps et vous tuerait.

Cette crĆ©ature apparut assez tardivement dans le folklore japonais, Ć  une Ć©poque oĆ¹ le tĆ“fu Ć©tait un met trĆØs populaire, car peu cher et nourrissant. Certains racontent quā€™il sā€™agirait dā€™une mascotte crĆ©Ć©e par les commerƧants de ce temps rĆ©volu. Apparemment, des illustrations montraient Ć©galement des Kappa ou des Tanuki transportant du TĆ“fu. Peut-ĆŖtre que les remplacer par un petit yĆ“kai plus mignon et humanoĆÆde leur aurait rapportĆ© plus de commandes ?

On note des similaritĆ©s dans son apparence avec le Hitotsume KozĆ“ (äø€ć¤ē›®å°åƒ§ć€ć²ćØ恤悁恓恞恆), Ā« lā€™enfant Ć  un œil Ā». Ce dernier est pourtant bien moins sympathique que son confrĆØre. Il adore effrayer les humains dans les ruelles sombres et rĆ©pondre par un audacieux Ā« ta gā€¦ Ā» aux passants qui oseraient lui faire une remarque. Il est aussi bien plus ancien que le TĆ“fu KĆ“zo.

9. Le Zashiki Warashi, la fortune dans votre maison

Zashiki Warashi

Le Zashiki Warashi (åŗ§ę•·ē«„å­ć€ć–ć—ćć‚ć‚‰ć—) est un esprit de la maison. Le Ā« zashiki Ā» (åŗ§ę•·ć€ć–ć—ć) est une piĆØce traditionnelle oĆ¹ lā€™on reƧoit les invitĆ©s, et le terme Ā« warashi Ā» (ē«„å­ć€ć‚ć‚‰ć—) dĆ©signe un enfant dans la langue ancienne. On reprĆ©sente donc ce yĆ“kai sous les traits dā€™un jeune enfant rougissant, en gĆ©nĆ©ral. PlutĆ“t adorable, non ?

Sa petite particularitĆ© est dā€™apporter la fortune dans le domicile. Par contre, sā€™il venait Ć  partir, un malheur sā€™abattrait sur la famille.

Seuls les propriĆ©taires de la maison et les enfants peuvent voir le Zashiki Warashi. Et il se comporte comme un vĆ©ritable bambin, dā€™ailleurs. Cā€™est-Ć -dire que les farces sont comprises avec la bonne fortune. Cā€™est pour la bonne cause, dira-t-on. Alors si vous entendez des petits pas, des feuilles de papier qui se froissent, voyez des empreintes de la taille dā€™un enfant, vous avez peut-ĆŖtre cet esprit chez vous. Dans ce cas, cā€™est bon signe. Ou sinon votre maison est hantĆ©e par autre chose. Mais lĆ , cā€™est une autre histoireā€¦

En plus dā€™ĆŖtre de bon augure, il aime bien les enfants et offre une compagnie pour les couples qui ne peuvent pas Ć  en avoir. Le meilleur moyen pour le garder chez soi est de le considĆ©rer comme son propre enfant. Vous pouvez tout Ć  fait lui offrir des friandises, il en raffole. Cā€™est un yĆ“kai tout mignon (que ce soit en comportement ou en apparence) que tout le monde souhaiterait vraiment avoir dans sa maison !

10. Amabie, la sirĆØne prophĆ©tesse

Amabie

Lā€™Amabie (ć‚¢ćƒžćƒ“ć‚Ø) est souvent reprĆ©sentĆ© avec de longs cheveux, un bec dā€™oiseau et trois queues de poisson : une sorte de sirĆØne, en somme. Il Ć©merge de la mer pour annoncer une bonne rĆ©colte ou une terrible Ć©pidĆ©mie. Puis il replonge dans les fonds marins en attendant la prochaine prophĆ©tie. Sā€™il y a une pandĆ©mie de prĆ©vue, le yĆ“kai ordonne de montrer un dessin le reprĆ©sentant au peuple pour Ć©viter quā€™il ne soit contaminĆ©.

Amabie Stop Covid

Lā€™Amabie est ressorti des mĆ©andres du folklore japonais suite Ć  la crise du coronavirus. Un challenge est en effet apparu sur les rĆ©seaux sociaux : Ā« #AMABIEchallenge Ā». Le principe est simple : les gens dessinent et postent leur petite sirĆØne japonaise, afin quā€™un maximum de personnes puissent ĆŖtre protĆ©gĆ©es de la pandĆ©mie, comme le veut la lĆ©gende. Mais sa reprĆ©sentation ne se limite pas quā€™Ć  lā€™illustration : des masques, des sushis, des biscuits Ć  son effigie sont conƧus pour limiter lā€™Ć©pidĆ©mie. Comme sā€™il sā€™agissait de talismans. Par ailleurs, le ministĆØre de la SantĆ© du Japon lā€™a mĆŖme adoptĆ©e comme mascotte lors de ses campagnes contre la Covid-19. Donc, au-delĆ  des croyances, Amabie sert de rĆ©confort Ć  la population. Certaines personnes le considĆØrent dā€™ailleurs comme une divinitĆ© du fait de ses pouvoirs de prĆ©dilections et de protection. Cā€™est un yĆ“kai particuliĆØrement mignon, symbole dā€™espoir.

11. Lā€™Azukiarai, un fan discret dā€™haricots

Azukiarai

Lā€™Azukiarai (å°č±†ę“—ć„ć€ć‚ćšćć‚ć‚‰ć„), le Ā« laveur dā€™azuki Ā» est un yĆ“kai que vous pourrez entendre dans les montagnes, prĆØs des cours dā€™eau. En lavant ses haricots azuki, il fait un bruit singulier : Ā« shoki shoki Ā». Pourquoi ces fayots en particulier ? On dit quā€™ils sont souvent utilisĆ©s lors des cĆ©rĆ©monies.

Pour le peu de personnes lā€™ayant vu, il ressemblerait Ć  un vieil homme, avec des grandes mains dotĆ©es de 3 doigts chacune. En plus de son activitĆ© favorite, il adore chantonner quelque chose dā€™assez lugubre : Ā« Devrais-je laver mes azuki ? Ou devrais-je attraper un humain pour le dĆ©vorer ? Ā».

On raconte quā€™il aurait laissĆ© en cadeau du sekihan (赤é£Æ态恛恍ćÆ悓), Ā« riz aux azuki Ā», chez des paysans qui se mariaient. Ces derniers ne pouvaient pas sā€™en offrir, car ils Ć©taient pauvres. Avant la cĆ©rĆ©monie, le futur mari avait entendu le bruit caractĆ©ristique de ce yĆ“kai, comme des haricots quā€™on lavait.

Ā« Je suis tombĆ© dans lā€™eau, cā€™est la faute Ć ā€¦ lā€™Azukiarai ! Ā» Car lorsquā€™on entend son chant, on a tendance Ć  glisser et plouf ! Le bruit de chute dans la riviĆØre ferait fuir lā€™Azukiarai, qui est dā€™une nature timide et fait tout pour rester discret. Cā€™est pour Ƨa que le voir est trĆØs rare. Si vous y arrivez, cela vous porterait bonheur. Il est donc parfaitement inoffensif. Il ne fait que laver ses fayots, aprĆØs tout.

12. Le Kirin, une divinitƩ parmi les yƓkai

Kirin

Le Kirin (éŗ’éŗŸć€ćć‚Šć‚“) est une crĆ©ature chimĆ©rique importĆ©e de la mythologie chinoise. Il apparaĆ®t aussi dans de nombreuses lĆ©gendes dā€™Asie de lā€™Est. Il ressemble Ć  un daim avec une tĆŖte de dragon, une queue de bœuf, parfois une criniĆØre flamboyante et une corne. On ne le voit presque jamais, et mĆŖme si sa description peut paraĆ®tre farfelue et terrifiante, il est trĆØs gentil et majestueux. Il ne mange aucune chair. Lorsquā€™il marche sur lā€™herbe, il ne lā€™Ć©crase pas de ses superbes sabots. Cā€™est la personnification de la puretĆ©, de la bontĆ©, mais aussi un symbole de justice et dā€™harmonie. Il a du respect envers toutes les vies ! Pouvant cracher un feu sacrĆ©, il nā€™ouvrira cependant pas les hostilitĆ©s en premier. Apparemment, on peut le voir lĆ  oĆ¹ les gens sont bons, et que les dirigeants sont justes. Ce yĆ“kai a un statut divin, celui qui lā€™aperƧoit est un sacrĆ© veinard. Au VIIIe siĆØcle, on aurait soi-disant trouvĆ© des restes de la fabuleuse crĆ©ature sur une montagne. Imaginez lā€™excitation de la population Ć  cette Ć©poque qui pensait avoir dĆ©couvert le squelette dā€™un Kirin !

Saviez-vous quā€™on utilise le terme Ā« kirin Ā» pour dĆ©signer les girafes ? Leure carrure rappellerait celle du yĆ“kai, dit-on. Il est Ć©galement le symbole de la cĆ©lĆØbre biĆØre japonaise Ć©ponyme.

13. Baku, le gardien des rĆŖves

Baku

Une bĆŖte se faufile prĆØs de votre lit lorsque vous dormez. Tapie dans les ombres et lā€™air mauvais, elle semble vous guetter, prĆŖte Ć  bondir au moindre bruit… Pourtant, ce nā€™est pas ce que vous croyez. Comme Kirin, Baku (ēć€ć°ć) est une crĆ©ature chimĆ©rique venant de Chine. Son corps est celui dā€™un ours, qui est tachetĆ© comme le pelage dā€™un lĆ©opard. Sa tĆŖte nā€™est pas des plus sympathiques : une trompe et des dĆ©fenses dā€™Ć©lĆ©phant, des petits yeux de rhinocĆ©ros, et des crocs. Ses pattes puissantes rappellent celles dā€™un tigre.

Son hobby ? Manger les rĆŖves. Enfin plutĆ“t les mauvais. Parce que oui, mĆŖme sā€™il paraĆ®t monstrueux, Baku est en fait un gentil yĆ“kai, qui protĆØge la santĆ© mentale des humains. Pour oublier son cauchemar, on rĆ©pĆ©tera 3 fois Ā« Je le donne Ć  Baku. Ā». Et pouf, disparue lā€™angoisse nocturne ! Cette crĆ©ature Ć©tait tellement rĆ©vĆ©rĆ©e avant, que le grand seigneur de guerre Toyotomi Hideyoshi (č±Šč‡£ē§€å‰ć€ćØ悈ćØćæć²ć§ć‚ˆć—, 1537 – 1598) gardait un dessin de Baku prĆØs de lui lorsquā€™il dormait. En plus dā€™ĆŖtre le gardien des rĆŖves, il repousse aussi les mauvais esprits et les maladies. On raconte que lors de sa conception, les dieux lā€™ont crĆ©Ć© Ć  partir de ce quā€™il leur restait (rupture de stock dā€™animaux), ce qui donna lā€™apparence farfelue quā€™on lui connaĆ®t maintenant. Et en plus, il serait le favori de ses crĆ©ateurs. Comme quoi, on peut ĆŖtre adorable sans pour autant ĆŖtre beau !

Un yĆ“kai peut donc ĆŖtre une crĆ©ature terrifiante comme totalement mignonne. Comme il sā€™agit de monstres folkloriques, lā€™imagination de chacun contribue Ć  leurs apparences, dā€™oĆ¹ la diffĆ©rence notable entre leurs illustrations. En plus, nombre de yĆ“kai ont un caractĆØre plutĆ“t humain. Cā€™est pour Ƨa quā€™ils ne sont pas tous entiĆØrement mauvaisā€¦

Quel yĆ“kai trouvez-vous le plus mignon ? Connaissez-vous dā€™autres crĆ©atures issues du folklore japonais qui sont tout aussi adorables ?

Pour complĆ©ter votre soirĆ©e frisson, je vous recommande de lire ces 5 lĆ©gendes du Mont Koya !

Et pour aller plus loin dans la dĆ©couverte des yĆ“kai japonais (plus ou moins mignons), je vous conseille de vous procurer le Dictionnaire des yĆ“kai de Shigeru Mizuki, une rĆ©fĆ©rence en la matiĆØre ! Le manga/anime Gegege no KitarĆ“ est Ć©galement idĆ©al pour mieux comprendre ces crĆ©atures en tout genre.

Note : l’illustration d’en-tĆŖte de l’article est un Kappa dessinĆ© par l’artiste Poncho. Bien que cette reprĆ©sentation soit absolument adorable, nous n’avons pas intĆ©grĆ© le kappa au Top 13 des yĆ“kai les plus mignons car l’histoire du shirikodama n’est pas si kawaii que Ƨa ?

Article Ć©crit par LeĆÆla Casarin & Sophie Thomas

CrĆ©dits illustration d’en-tĆŖte : Ponchou.net

Sophie - Cours de Japonais

Sophie, professeur de japonais depuis 2013, a crĆ©Ć© sa formation OBJECTIF JAPON en 2020 et a accompagnĆ© depuis des milliers dā€™Ć©lĆØves dans leur apprentissage du japonais. Sur son site et sur les rĆ©seaux, elle partage les astuces qui lui ont permis dā€™apprendre elle-mĆŖme le japonais.

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