Un yôkai mignon, mais comment est-ce possible ? Quand on évoque ces créatures issues du folklore japonais, c’est plutôt dans un contexte négatif. Surtout lorsqu’on regarde les deux kanji qui composent le terme :
- 妖 « yô » : pour « ensorcelant », « calamité » ;
- 怪 « kai » : pour « spectre », « apparition ».
Voilà, quand on lit cela, ce n’est pas très rassurant. Pourtant, saviez-vous qu’il n’existe pas que des bestioles viles et assoiffées de sang ? En effet, avec tout ce qui a été recensé, et selon les régions, il y en a forcément qui ne peuvent pas être considérés comme des monstres, tellement ils sont adorables. Préparez vos bougies pour l’heure du bœuf, nous voici partis pour un top 13 des yôkai les plus mignons !
1. Le Tanuki, un yôkai mignon et ventripotent
Tanuki (狸、たぬき) veut dire « chien viverrin » en japonais. Pour ceux qui ne savent pas à quoi cela ressemble, imaginez un raton laveur. Cliquez ici pour voir une photo de cet adorable boule de poils 😉
Étrangement, cet animal est de la famille des canidés. Le yôkai Tanuki est représenté avec un ventre imposant, un chapeau de paille et une flasque d’alcool. Bon vivant, il ne refuse pas du bon sake (酒、さけ) ou un délicieux repas.
Il est capable de se métamorphoser. C’est en effet plus simple pour tromper les humains, même s’il apprécie leur compagnie. Il a un pouvoir encore plus… étrange, dirons-nous : il peut changer la taille de ses testicules, et ces derniers peuvent servir d’armes, de tambours et autres joyeusetés.
Le Tanuki n’est pas foncièrement bon ou mauvais. En fait, c’est un yôkai très humain dans son comportement : certains sont connus pour être très amicaux, d’autres des voleurs fourbes ou farceurs insatiables. Dans des temps anciens, on raconte que le Tanuki était considéré comme une divinité. Maintenant, il en est le messager, voire le gardien de certaines régions. Il est très présent dans la culture japonaise, et il n’est pas rare de le retrouver dans les magasins de souvenirs. C’est un des yôkai les plus mignons, et les touristes n’hésitent pas à en ramener un à la maison. Il faut bien avouer qu’il a une bouille bien sympathique !
2. Le Kitsune, rusé comme le renard qu’il est
On est d’accord pour dire qu’un renard, c’est mignon. Et le Kitsune (狐、きつね) n’échappe pas à cette règle. Il peut se métamorphoser, comme le Tanuki. Mais le Kitsune, bien qu’en apparence adorable, est bien plus fourbe que son compère. En effet, on rapporte de nombreux récits où il s’est transformée en magnifique courtisane pour duper les hommes. Le pire, c’est que ça marche très bien ! Souvent, lorsqu’une femme était très belle, mais vicieuse, on se doutait qu’il y eût un Kitsune derrière : soit une possession, soit une créature vulpine qui s’était transformée en humaine.
« Rusé comme un renard », c’est bien ce qui caractérise ce yôkai, qui sait jouer des tours et arrive à retomber sur ses pattes, même dans les situations les plus embarrassantes. Un Kitsune peut s’habituer à la vie humaine jusqu’à l’apprécier, au point de rester déguisé toute sa vie, en fondant une famille, en trouvant du travail…
Comment savoir qui est un Kitsune et qui ne l’est pas ? En général, vous pouvez leur faire boire de l’alcool. En étant saoul, il se peut qu’il se trahisse lui-même, car il contrôle moins sa transformation : une queue, des crocs… Oups, la gaffe ! Les Kitsune ont également une peur bleue des chiens. Alors si la personne s’enfuit en voyant cet animal, ou que votre ami à quatre pattes s’agite en la présence de cet « humain », vous avez peut-être affaire à un renard, qui sait ?
Le Kitsune est aussi connu comme étant un messager, particulièrement pour Inari (稲荷、いなり), déesse du riz. C’est un protecteur très adulé. C’est pour cela qu’au Fushimi Inari, vous pourrez retrouver d’adorables statues en pierre de ces créatures, ainsi que tous les petits souvenirs mettant en vedette ce yôkai mignon.
3. Les Kodama, les esprits de la forêt
Kodama (木霊、こだま) veut dire « esprit de la forêt ». Deux autres orthographes lui sont connues : 木魂 et 谺. Elles se prononcent toutes de la même façon. Les esprits de la forêt, on peut les imaginer comme on veut : invisibles, minuscules, avec des feuilles, etc. Dans différents récits, on le décrit comme un yôkai prenant différentes formes : ils pourraient se transformer en spectre, renard, démon, et même humain. Mais la représentation la plus connue est sûrement celle dans Princesse Mononoke (もののけ姫、もののけひめ) du Studio Ghibli. Les petits sylvains sont carrément les mascottes de cet anime. Ils ressemblent à des humanoïdes minuscules et translucides, qui dodelinent de la tête à longueur de journée. En plus, ils sont absolument inoffensifs, ils ne sont que spectateurs. Sous cette forme, on peut vraiment dire que ce sont des yôkai très mignons !
Ils sont vus comme des divinités sylvestres, et si l’arbre dans lequel ils vivent est coupé, le responsable sera maudit. Les arbres habités par des Kodama sont facilement repérables grâce à une corde sacrée, le shimenawa (注連縄、しめなわ). Il y a des torsades de paille de riz dessus. Ce sont d’ailleurs ces mêmes cordes que l’on retrouve autour des sanctuaires et dont je parle un peu plus en détails dans cette vidéo.
4. Le Kasa-obake, le parapluie farceur
Le Kasa-obake (傘お化け、かさおばけ) est tout simplement un parapluie ou une ombrelle qui a pris vie. Chaussé d’une geta à une dent, il est unijambiste, cyclope et tire la langue. Cette apparence très comique l’est d’autant plus, car il se déplace en sautillant à cause de sa seule jambe ! Il est très rare qu’il en ait deux. Il doit être sûrement l’un des monstres préférés des Japonais, parce qu’il est souvent représenté dans les illustrations de yôkai. Ses apparitions remontent à l’époque où Tôkyô, anciennement Edo, est devenue la capitale du Japon. Il fait partie de la famille des Tsukumogami (付喪神、つくもがみ) : ces objets ont la particularité de devenir vivants à partir de leur centième anniversaire. Faites donc attention à toutes ces vieilles babioles que vous avez stockées dans votre grenier, il pourrait y en avoir une qui commence à s’animer…
Plutôt farceur, mais pas mauvais au fond, le Kasa-obake aime surprendre les humains. Il adore apparaître derrière eux, et les lécher au visage, comme un petit toutou. Chacun son hobby 😉 On raconte que lors de nuits de fortes pluies, il s’amuse à faire envoler les personnes qu’il croise sur sa route. Pas très cool, mais son petit air espiègle et sa démarche maladroite font de lui un des yôkai les plus mignons du folklore japonais !
5. Les Koropokkuru, le peuple lutin des Aïnous
Issus du folklore aïnou, donc de Hokkaidô (北海道、ほっかいどう), les Koropokkuru (コロポックル) sont des petits êtres généreux qui adorent pêcher et chasser. Ils seraient sur ces terres depuis bien avant les humains. Ces lutins entretenaient d’ailleurs une relation assez étroite avec le peuple aïnou. Ils leur offraient souvent des poissons, de la viande, des jeux. Ils leur auraient même enseigné l’art du tatouage. Mais ils n’aimaient pas être vus, c’est pour ça que lorsqu’ils apportaient des présents, ils le faisaient uniquement la nuit. Ils aidaient aussi les voyageurs perdus à retrouver leur chemin.
Néanmoins, ce qui devait arriver arriva : un jeune homme voulut savoir à quoi ressemblait ce peuple. Il se cacha alors près de l’endroit où les petites créatures déposaient les cadeaux. Lorsque l’occasion se présenta, il se saisit d’une d’entre elles, et l’emmena à l’intérieur de sa maison. Très énervée par le comportement du jeune Aïnou, les Koropokkuru décidèrent de quitter Hokkaidô. On raconte qu’on peut retrouver des restes de leur civilisation à Hokkaidô.
6. Le Kijimunâ, l’esprit du bois d’Okinawa
Couvert de poil, le Kijimunâ (キジムナー) est un yôkai d’Okinawa (沖縄、おきなわ). Il ressemblerait à un enfant de bas âge avec des cheveux rouges et une grosse tête. C’est un esprit du bois qui vit dans des arbres géants et vieux, parfois considéré comme l’équivalent Okinawaïen du Kodama. Il est aussi un pêcheur professionnel. On peut savoir qu’un Kijimunâ s’est nourri dans les environs, car il ne consomme qu’un seul œil du poisson attrapé. Pourquoi cette partie uniquement ? On ne sait pas vraiment. Vous pouvez récupérer le reste : une bonne flatterie et le tour est joué. Devenir son ami serait soi-disant facile. Si vous y parvenez, il vous aidera à la pêche, et peut-être même à devenir riche ! Par contre, ne lui offrez pas de poulpe, il déteste ça, et mettra fin à toute relation. Si vous lui faites une promesse, tenez-la, sinon il se vengera…
Le Kijimunâ sait se montrer farceur : il vole le feu des lanternes la nuit et aime effrayer les animaux. D’ailleurs le feu, parlons-en ! Il semble lié à cette créature. Il est dit qu’il allume ce feu lors du « Jour des yôkai », pour annoncer l’événement. Un feu sur le toit d’une maison serait un mauvais présage, ainsi que l’œuvre d’un Kijimunâ.
7. Le Haradashi, ce yôkai qui vous veut du bien
Vous vous sentez déprimé ? Vous n’arrivez pas à retrouver le sourire ? C’est là que le Haradashi (腹出し、はらだし), « celui qui montre son ventre », apparaît pour vous faire redonner goût à la vie ! Alors soyons clairs : ce yôkai n’est pas mignon dans son apparence, mais dans son comportement. En effet, son passe-temps favori, c’est d’amuser la galerie. Et surtout les personnes qui sont malheureuses. Normalement, il prend l’apparence d’un humain, mais lorsqu’il trouve sa cible, il révèle sa vraie nature. On le décrit comme un torse avec un visage comique sur le ventre. C’est un bon vivant, il ne dira jamais non à du bon sake, comme le Tanuki. L’autre activité favorite du Haradashi, c’est de danser de manière grotesque, afin de faire rire la personne désespérée. Il aide donc à évacuer tout le stress, et à vous sentir mieux.
On raconte aussi qu’il habite de vieux temples qu’il a choisi comme domicile. Il y convie ceux qui sont dans le besoin. Au programme : une chambre bien chaleureuse, un délicieux repas, et une bonne dose de rire ! Ce yôkai doit sûrement être l’un des rares représentant de ces créatures qui vous veut autant de bien.
8. Le Tôfu Kozô, un yôkai mignon qui livre du tôfu
Le Tôfu Kozô (豆腐小僧、とうふこぞう) « l’enfant au tôfu », ressemble à un bambin qui transporte du tôfu sur un plateau. La seule différence, c’est que ses pieds n’ont que deux orteils chacun, avec des ongles crochus. Il porte un chapeau de pluie, et semble errer dans les villes lorsqu’il pleut. D’un naturel timide, il n’osera pas embêter un humain. En fait, il sert souvent de laquais pour des yôkai « supérieurs » qui adorent se moquer de ce pauvre Tôfu Kozô, qu’ils considèrent comme faible. Tout ça parce qu’il est inoffensif et trop mignon. Le pire délit qu’il puisse commettre, c’est de vous suivre la nuit… pour ne faire absolument rien. Effrayant, n’est-ce pas ? Attention toutefois à ne pas manger son tôfu, même s’il semble délicieux au premier abord. Avis aux gourmands ou curieux : de la moisissure pousserait dans votre corps et vous tuerait.
Cette créature apparut assez tardivement dans le folklore japonais, à une époque où le tôfu était un met très populaire, car peu cher et nourrissant. Certains racontent qu’il s’agirait d’une mascotte créée par les commerçants de ce temps révolu. Apparemment, des illustrations montraient également des Kappa ou des Tanuki transportant du Tôfu. Peut-être que les remplacer par un petit yôkai plus mignon et humanoïde leur aurait rapporté plus de commandes ?
On note des similarités dans son apparence avec le Hitotsume Kozô (一つ目小僧、ひとつめこぞう), « l’enfant à un œil ». Ce dernier est pourtant bien moins sympathique que son confrère. Il adore effrayer les humains dans les ruelles sombres et répondre par un audacieux « ta g… » aux passants qui oseraient lui faire une remarque. Il est aussi bien plus ancien que le Tôfu Kôzo.
9. Le Zashiki Warashi, la fortune dans votre maison
Le Zashiki Warashi (座敷童子、ざしきわらし) est un esprit de la maison. Le « zashiki » (座敷、ざしき) est une pièce traditionnelle où l’on reçoit les invités, et le terme « warashi » (童子、わらし) désigne un enfant dans la langue ancienne. On représente donc ce yôkai sous les traits d’un jeune enfant rougissant, en général. Plutôt adorable, non ?
Sa petite particularité est d’apporter la fortune dans le domicile. Par contre, s’il venait à partir, un malheur s’abattrait sur la famille.
Seuls les propriétaires de la maison et les enfants peuvent voir le Zashiki Warashi. Et il se comporte comme un véritable bambin, d’ailleurs. C’est-à-dire que les farces sont comprises avec la bonne fortune. C’est pour la bonne cause, dira-t-on. Alors si vous entendez des petits pas, des feuilles de papier qui se froissent, voyez des empreintes de la taille d’un enfant, vous avez peut-être cet esprit chez vous. Dans ce cas, c’est bon signe. Ou sinon votre maison est hantée par autre chose. Mais là, c’est une autre histoire…
En plus d’être de bon augure, il aime bien les enfants et offre une compagnie pour les couples qui ne peuvent pas à en avoir. Le meilleur moyen pour le garder chez soi est de le considérer comme son propre enfant. Vous pouvez tout à fait lui offrir des friandises, il en raffole. C’est un yôkai tout mignon (que ce soit en comportement ou en apparence) que tout le monde souhaiterait vraiment avoir dans sa maison !
10. Amabie, la sirène prophétesse
L’Amabie (アマビエ) est souvent représenté avec de longs cheveux, un bec d’oiseau et trois queues de poisson : une sorte de sirène, en somme. Il émerge de la mer pour annoncer une bonne récolte ou une terrible épidémie. Puis il replonge dans les fonds marins en attendant la prochaine prophétie. S’il y a une pandémie de prévue, le yôkai ordonne de montrer un dessin le représentant au peuple pour éviter qu’il ne soit contaminé.
L’Amabie est ressorti des méandres du folklore japonais suite à la crise du coronavirus. Un challenge est en effet apparu sur les réseaux sociaux : « #AMABIEchallenge ». Le principe est simple : les gens dessinent et postent leur petite sirène japonaise, afin qu’un maximum de personnes puissent être protégées de la pandémie, comme le veut la légende. Mais sa représentation ne se limite pas qu’à l’illustration : des masques, des sushis, des biscuits à son effigie sont conçus pour limiter l’épidémie. Comme s’il s’agissait de talismans. Par ailleurs, le ministère de la Santé du Japon l’a même adoptée comme mascotte lors de ses campagnes contre la Covid-19. Donc, au-delà des croyances, Amabie sert de réconfort à la population. Certaines personnes le considèrent d’ailleurs comme une divinité du fait de ses pouvoirs de prédilections et de protection. C’est un yôkai particulièrement mignon, symbole d’espoir.
11. L’Azukiarai, un fan discret d’haricots
L’Azukiarai (小豆洗い、あずきあらい), le « laveur d’azuki » est un yôkai que vous pourrez entendre dans les montagnes, près des cours d’eau. En lavant ses haricots azuki, il fait un bruit singulier : « shoki shoki ». Pourquoi ces fayots en particulier ? On dit qu’ils sont souvent utilisés lors des cérémonies.
Pour le peu de personnes l’ayant vu, il ressemblerait à un vieil homme, avec des grandes mains dotées de 3 doigts chacune. En plus de son activité favorite, il adore chantonner quelque chose d’assez lugubre : « Devrais-je laver mes azuki ? Ou devrais-je attraper un humain pour le dévorer ? ».
On raconte qu’il aurait laissé en cadeau du sekihan (赤飯、せきはん), « riz aux azuki », chez des paysans qui se mariaient. Ces derniers ne pouvaient pas s’en offrir, car ils étaient pauvres. Avant la cérémonie, le futur mari avait entendu le bruit caractéristique de ce yôkai, comme des haricots qu’on lavait.
« Je suis tombé dans l’eau, c’est la faute à… l’Azukiarai ! » Car lorsqu’on entend son chant, on a tendance à glisser et plouf ! Le bruit de chute dans la rivière ferait fuir l’Azukiarai, qui est d’une nature timide et fait tout pour rester discret. C’est pour ça que le voir est très rare. Si vous y arrivez, cela vous porterait bonheur. Il est donc parfaitement inoffensif. Il ne fait que laver ses fayots, après tout.
12. Le Kirin, une divinité parmi les yôkai
Le Kirin (麒麟、きりん) est une créature chimérique importée de la mythologie chinoise. Il apparaît aussi dans de nombreuses légendes d’Asie de l’Est. Il ressemble à un daim avec une tête de dragon, une queue de bœuf, parfois une crinière flamboyante et une corne. On ne le voit presque jamais, et même si sa description peut paraître farfelue et terrifiante, il est très gentil et majestueux. Il ne mange aucune chair. Lorsqu’il marche sur l’herbe, il ne l’écrase pas de ses superbes sabots. C’est la personnification de la pureté, de la bonté, mais aussi un symbole de justice et d’harmonie. Il a du respect envers toutes les vies ! Pouvant cracher un feu sacré, il n’ouvrira cependant pas les hostilités en premier. Apparemment, on peut le voir là où les gens sont bons, et que les dirigeants sont justes. Ce yôkai a un statut divin, celui qui l’aperçoit est un sacré veinard. Au VIIIe siècle, on aurait soi-disant trouvé des restes de la fabuleuse créature sur une montagne. Imaginez l’excitation de la population à cette époque qui pensait avoir découvert le squelette d’un Kirin !
Saviez-vous qu’on utilise le terme « kirin » pour désigner les girafes ? Leure carrure rappellerait celle du yôkai, dit-on. Il est également le symbole de la célèbre bière japonaise éponyme.
13. Baku, le gardien des rêves
Une bête se faufile près de votre lit lorsque vous dormez. Tapie dans les ombres et l’air mauvais, elle semble vous guetter, prête à bondir au moindre bruit… Pourtant, ce n’est pas ce que vous croyez. Comme Kirin, Baku (獏、ばく) est une créature chimérique venant de Chine. Son corps est celui d’un ours, qui est tacheté comme le pelage d’un léopard. Sa tête n’est pas des plus sympathiques : une trompe et des défenses d’éléphant, des petits yeux de rhinocéros, et des crocs. Ses pattes puissantes rappellent celles d’un tigre.
Son hobby ? Manger les rêves. Enfin plutôt les mauvais. Parce que oui, même s’il paraît monstrueux, Baku est en fait un gentil yôkai, qui protège la santé mentale des humains. Pour oublier son cauchemar, on répétera 3 fois « Je le donne à Baku. ». Et pouf, disparue l’angoisse nocturne ! Cette créature était tellement révérée avant, que le grand seigneur de guerre Toyotomi Hideyoshi (豊臣秀吉、とよとみひでよし, 1537 – 1598) gardait un dessin de Baku près de lui lorsqu’il dormait. En plus d’être le gardien des rêves, il repousse aussi les mauvais esprits et les maladies. On raconte que lors de sa conception, les dieux l’ont créé à partir de ce qu’il leur restait (rupture de stock d’animaux), ce qui donna l’apparence farfelue qu’on lui connaît maintenant. Et en plus, il serait le favori de ses créateurs. Comme quoi, on peut être adorable sans pour autant être beau !
Un yôkai peut donc être une créature terrifiante comme totalement mignonne. Comme il s’agit de monstres folkloriques, l’imagination de chacun contribue à leurs apparences, d’où la différence notable entre leurs illustrations. En plus, nombre de yôkai ont un caractère plutôt humain. C’est pour ça qu’ils ne sont pas tous entièrement mauvais…
Quel yôkai trouvez-vous le plus mignon ? Connaissez-vous d’autres créatures issues du folklore japonais qui sont tout aussi adorables ?
Pour compléter votre soirée frisson, je vous recommande de lire ces 5 légendes du Mont Koya !
Et pour aller plus loin dans la découverte des yôkai japonais (plus ou moins mignons), je vous conseille de vous procurer le Dictionnaire des yôkai de Shigeru Mizuki, une référence en la matière ! Le manga/anime Gegege no Kitarô est également idéal pour mieux comprendre ces créatures en tout genre.
Note : l’illustration d’en-tête de l’article est un Kappa dessiné par l’artiste Poncho. Bien que cette représentation soit absolument adorable, nous n’avons pas intégré le kappa au Top 13 des yôkai les plus mignons car l’histoire du shirikodama n’est pas si kawaii que ça 😉
Article écrit par Leïla Casarin & Sophie Thomas
Crédits illustration d’en-tête : Ponchou.net
8 commentaires
Carole
Alors là Sophie je découver totalement et j’avoue que c’est intriguant !
Est-ce que ce genre de personnages est ce qu’on retrouve aussi dans certains mangas que regarde mon fils ?
Et au Japon, comment sont « utilisés » ces personnages ? Est-ce qu’ils sont invoqués dans des prières ou autre ?
Que de questions mais je suis totalement novice !
Belle journée,
Carole
nico
très chouette article avec de bonnes déouvertes, certains me font penser aux démons qu’on voit souvent dans les mangas, comme le tanuki qui est souvent représenté.
Sophie - Cours de Japonais
Oui le tanuki est probablement le plus connu d’entre eux 😉
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